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Débat sur l’état-civil d’Ali Bongo : Stratégie ou absence de projet ?

Ayant conçu sa stratégie sur la supposée non-conformité de l’acte de naissance du président de la République, une partie de l’opposition se retrouve accusée de manquer de projet.

«Le départ d’Ali Bongo d’abord. Pour le reste, on verra !», tel semble être, en substance, le positionnement d’une bonne partie de l’opposition. Alors que le pays fait face à une grave crise économique, elle semble beaucoup plus préoccupée par l’état-civil d’Ali Bongo. Naturellement, la majorité se sert de cette situation pour dénoncer une absence de projet.

Pour de nombreux observateurs, l’état-civil du président de la République et surtout la sortie en 2014 de Nouvelles affaires africaines – Mensonges et pillages au Gabon de Pierre Péan, ont éloigné l’opposition des questions économiques et sociales. Comment comprendre que des sujets tels que la crise née de la chute du cours du pétrole, la libération des prix des produits pétroliers ou encore le traitement de la dette ne soient quasiment jamais évoqués ? A moins de six mois de l’élection présidentielle, la plupart des états-majors de l’opposition se concentrent sur les questions purement politiques.

Si Jean Ping tente, tant bien que mal, de vendre son projet de «faire du Gabon un pays à l’abri de la peur et du besoin», avec la promesse de «construire en un mandat plus de routes qu’on en a construites en 50 ans», à l’Union nationale (UN), un congrès est annoncé pour les prochains jours. Pour l’heure, ce parti s’active à opposer à Ali Bongo son supposé non-respect de la Constitution. Certains l’accusent de parjure et appellent à sa destitution. Pour Casimir Oyé Mba, «en cette période incertaine pour le pays, les Gabonais doivent s’imprégner des faits d’intérêt national, et ne doivent pas se diriger vers les querelles et les insultes qui vont nous distraire de l’objectif principal qui est la défense de la Constitution». Si le vice-président de l’UN s’est déjà exprimé sur le traitement de la dette publique (lire «Finances publiques : L’impasse budgétaire 2015 selon Oyé Mba») et les éventuelles réformes économiques, il n’en reste pas moins qu’un programme est attendu.

Bien entendu, on pourra toujours opposer, à l’exemple de Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, que «l’opposition, à maxima, s’oppose et à minima propose». N’empêche, il apparaît évident que la majorité au pouvoir se sert du caractère récurrent du débat sur l’état-civil du président de la République pour tenter d’accréditer l’idée d’une incapacité de l’opposition à proposer un projet politique alternatif.

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