Dans son discours de lancement de la Dynamique 3e Voie/DTE, le Dr. Daniel Mengara affirme, essentiellement, que participer aux élections de 2016 comme votant ou candidat, c’est non seulement légitimer Ali Bongo comme président du Gabon, mais aussi légaliser sa situation administrative et l’absoudre du crime de faux et usage de faux qui aurait dû servir de levier juridique pour sa destitution immédiate. Il rajoute, par ailleurs que « si nous allons aux élections avec Ali Bongo comme président et candidat en 2016, nous aurons légalisé sa situation par nos votes qui deviendront alors synonymes de référendum et plus personne ne pourra le poursuivre pour crime d’usage de faux après l’élection. La communauté internationale nous posera alors la question suivante : « Vous venez encore pleurnicher ici, mais ne saviez-vous pas ce problème avant le vote ? Quand vous avez voté, vous avez reconnu qu’Ali Bongo est fils d’Omar Bongo, vous l’avez absous du crime d’usage de faux et vous avez reconnu qu’il a légalement le droit non seulement d’être candidat, mais aussi d’être président du Gabon. Alors foutez le camp et allez pleurnicher ailleurs ».
Voici l’intégralité de son discours en version texte et vidéo:
Chers compatriotes,
J’irai droit au but.
Le moment d’organiser la bataille finale contre les Bongo et leur régime est venu. Pour cela, j’annonce aujourd’hui la mise en place d’une dynamique nommée « 3e Voie/DTE ». « 3e Voie/DTE » veut dire, simplement, « Destitution – Transition – Election » dans le cadre d’une troisième voie politique qui, tout en rejetant toute forme de négociation ou de dialogue avec le système Bongo-PDG au pouvoir, reconnaît également que les méthodes d’opposition classique ne peuvent conduire au changement immédiat et durable que les Gabonais souhaitent. Or, ce sont ces méthodes classiques que l’opposition bongoïste reconvertie et tapie aujourd’hui comme un serpent au sein des forces démocratiques veut de nouveau proposer au Gabonais comme si c’était une nouveauté. C’est comme si les 26 ans que les Gabonais ont passé à se débattre face aux Bongo n’avaient servi de leçon à personne. Et voilà qu’on nous appelle une énième fois au dialogue inclusif ou à participer des élections perdues d’avance. La 3e Voie/DTE reconnaît un seul fait inéluctable : Il faut une troisième voie pour changer et libérer le Gabon, la voie de la rue.
La 3e Voie/DTE, dont je suis le Porte Parole, n’est ni un parti politique ni une association. C’est plutôt une dynamique de changement radical rassemblant uniquement les individus, je dis bien les individus, qui, au-delà de leurs associations ou partis politiques, partagent notre idéologie de changement radical et agissent concrètement pour la réalisation de l’objectif de la chute immédiate d’Ali Bongo et de son régime avant toute nouvelle élection au Gabon.
A ce titre, la dynamique 3e Voie/DTE, dans un premier temps, fait siens les constats que je défends depuis longtemps dans le cadre de l’idéologie du Bongo Doit Partir, constats selon lesquels :
- Constat 1 : Le Gabon ne changera pas par la bonne volonté des Bongo Ondimba ; les Bongo, depuis 1967, n’ont montré aucun élan démocratique et encore moins démontré le moindre amour pour un Gabon qu’ils se sont plutôt évertués à détruire, diviser et meurtrir ; ils doivent donc être déclarés ennemis du Gabon et combattus à ce titre ;
- Constat 2 : Le Gabon ne changera ni par le miracle de Jésus-Christ ni par la grâce de la vierge Marie ; Ali Bongo ne se réveillera pas un beau matin pour dire, « oh, hier dans la nuit, j’ai été visité par la vierge Marie qui m’a demandé de quitter le pouvoir »; non, la vierge Marie ne descendra pas sur terre pour dire aux Bongo de partir. Aux 42 ans de règne de son père, Ali Bongo compte ajouter aux moins 30 ans de son propre règne, faisant ainsi du Gabon un pays pris en otage par la même famille, le même clan, pendant plus de 70 ans de pouvoir sans partage. Qui a dit que le Gabon est une monarchie ? Qui a dit que le Gabon ne peut être dirigé que par les Bongo ?
- Constat 3 : Le Gabon ne changera pas par les urnes et dire aux Gabonais, comme le font certains opposants malintentionnés parce que foncièrement bongoïstes dans l’âme, d’aller aux urnes quand on sait qu’aucun opposant ne gagnera jamais le pouvoir au Gabon par les urnes, est un crime contre la nation, une trahison, un mensonge qui ne vise qu’une chose : garder Ali Bongo au pouvoir.
- Constat 4 : Espérer de la France ou des Etats-Unis que ce soit eux qui viennent enlever Ali Bongo du pouvoir à la place du Peuple gabonais est une illusion, une illusion qui veut nous cacher la seule vérité qui vaille aujourd’hui : le Gabon ne changera que si les Gabonais descendent dans la rue pour le changer. C’est ce que les Français et les Américains nous ont toujours dit comme vérité ; c’est ce qu’ils attendent de nous : Ils veulent que nous comprenions que les Français et les Américains ne viendront soutenir le peuple Gabonais que quand ce peuple sera lui-même dans les rues pour réclamer le départ immédiat d’Ali Bongo, pour montrer d’une manière concrète et irrévocable qu’ils souhaitent vraiment le changement qu’ils disent vouloir, comme en Tunisie, comme en Libye, comme au Burkina…
La 3e Voie/DTE, dans un deuxième temps, constate qu’en 2009 un crime impardonnable contre la République a été commis par Ali Bongo lorsqu’il a utilisé un faux acte de naissance pour se hisser frauduleusement à la magistrature suprême du Gabon. Cet acte de haute trahison, ce crime de faux et usage de faux contre la République, ne peut rester impuni. A ce titre, la 3e Voie/DTE affirme que cet acte non seulement mérite destitution immédiate, mais disqualifie également Ali Bongo, à vie, de toute participation à toute nouvelle élection présidentielle ou autre au Gabon. Aucune nouvelle élection ne peut donc se tenir au Gabon avec Ali Bongo comme candidat, ce qui suppose également que l’élection de 2016 ne peut se tenir avec Ali Bongo toujours au pouvoir. On ne peut quand-même pas aller à une élection avec quelqu’un qui ne devrait pas être au pouvoir sur la base de son statut de président parjure !?!? Ce serait une manière de le reconnaître et de légaliser sa situation !
La dynamique 3e Voie/DTE poursuit donc l’objectif qui reconnaît que, puisque le peuple ne peut obtenir le changement qu’il recherche par les urnes, espérer le changement par une élection quelconque tant qu’Ali Bongo et son régime sont au pouvoir est une illusion. La 3e Voie/DTE a donc pour mission de faire comprendre au peuple gabonais que la seule manière d’en finir, la seule manière de libérer le Gabon de la malédiction bongoïste, passe obligatoirement, inviolablement, mathématiquement, par une seule voie : la voie démocratique de la rue.
Il faut donc au peuple gabonais organiser la destitution pure et simple d’Ali Bongo par le biais d’une Assemblée Constituante populaire mise en place indépendamment et unilatéralement par l’opposition insurrectionnelle, ce qui lui permettra non seulement de destituer Ali Bongo sur la base hautement juridique du crime de faux et usage de faux, mais aussi de mettre en place les conditions d’une transition politique qui, elle, organisera des élections véritablement transparentes et démocratiques suite à une refonte de la constitution qui fût conforme aux idéaux et aspirations démocratiques du peuple gabonais.
J’appelle donc les Gabonais qui comprennent les vrais enjeux à rejoindre la dynamique 3e Voie/DTE pour préparer ensemble la destitution immédiate d’Ali Bongo par le biais d’une Assemblée Constituante populaire, donc par le pouvoir démocratique de la rue, et ce avant l’élection de 2016. Je vous appelle à rejoindre cette dynamique parce que je sais que vous savez que ceux qui, aujourd’hui, vous disent d’aller vous inscrire sur les listes électorales et vous demandent de vous préparer à voter dans des élections perdues d’avance vous mentent. Il faut donc rejeter les fausses histoires d’argent et de carnet d’adresses : ce n’est pas ça qui enlève un régime du pouvoir dans un contexte de dictature. Comme vous l’a si bien dit Gene Sharp, le politologue américain qui, par ses écrits, a inspiré les « Printemps Arabes »,
La survie des dictatures dépend principalement de facteurs internes, même si elles peuvent être renforcées ou affaiblies par des actions internationales. Ces pressions internationales peuvent être utiles lorsqu’elles soutiennent un puissant mouvement intérieur de résistance. Ainsi, les boycotts économiques internationaux, les embargos, la rupture des relations économiques, l’expulsion des organisations internationales, ou la condamnation par les Nations Unies, par exemple, peuvent être utiles. Mais en l’absence d’un fort mouvement intérieur de résistance, de telles actions ne risquent guère d’être entreprises. (…) Quand la dictature doit faire face à une force solide, sûre d’elle-même, dotée d’une stratégie intelligente, avec des actions disciplinées, courageuses et vraiment puissantes, elle finira par s’écrouler. (…) La libération des dictatures dépend finalement de la capacité des peuples à se libérer eux-mêmes.
Il est donc important de comprendre ici que prétendre vouloir faire une insurrection après l’élection est une illusion. Non seulement c’est du déjà-vu puisque Mba Obame avait voulu le faire et y avait lamentablement échoué, il est aussi important de savoir qu’aucun régime africain n’a changé après une élection frauduleuse car une fois que le régime au pouvoir a déclaré sa victoire, la communauté internationale a tendance à s’aligner et il est alors impossible de changer les choses. On vient de le voir au Togo, pays qui est politiquement une copie conforme du Gabon. Ce qui s’est passé au Togo se passera forcément au Gabon si nous poursuivons les voies d’un électoralisme béat qui ne peut que garantir le maintien au pouvoir d’Ali Bongo. Dans tous les cas, aucun précédent n’existe en Afrique francophone qui nous démentira : aucun régime francophone africain, sauf coup d’Etat, rébellion militaire ou guerre civile, n’a changé après une élection frauduleuse suite à une action purement politique de la communauté internationale. Face à cette réalité, même l’argent et le carnet d’adresse que certains vendeurs d’illusions nous vantent ne peuvent rien. Ne continuons donc pas à mentir aux Gabonais.
Et puis, entre nous, pour faire une insurrection, il faut avoir la fibre insurrectionnelle en soi. On ne s’improvise pas opposant du jour au lendemain, surtout quand on a été un bongoïste pur et dur dont la carrière politique n’a dépendu, non pas de sa compétence, mais du soutien direct d’Omar Bongo, tant sur le plan national qu’international, tout cela parce qu’on couchait avec la fille du président. Ces gens qui vous vantent les carnets d’adresses et l’argent, à quel moment ont-ils eu la fibre insurrectionnelle ? Passer la majorité de sa vie adulte sous les jupes de la fille d’un président à se prostituer pour l’argent facile ne me semble pas correspondre au CV d’un vrai combattant, surtout quand on voit ce supposé combattant reconverti se parachuter dans l’opposition avec des discours dignes d’un vrai légume politique incapable d’idées vigoureuses à même de mobiliser pour un changement immédiat, un légume qui préfère éconduire les Gabonais sur sa supposée capacité à gagner une élection perdue d’avance. On préfère dépenser l’argent gagné par la prostitution auprès des Bongo à aller voir les petites filles bouger les fesses dans les villages, on préfère dépenser cet argent à organiser la division systématique au sein de l’opposition alors même que cet argent, si utilisé à des fins insurrectionnelles, aurait déjà chassé Ali Bongo du pouvoir. Et quand, en plus, on triche pour se faire proclamer, par l’achat des consciences et sans respecter les règles du jeu, candidat unique de l’opposition alors qu’on n’est pas encore au pouvoir, qu’est-ce que ça sera quand on sera au pouvoir ? Et on dit vouloir réformer alors que là, ce sont des méthodes dignes d’Omar Bongo qu’on a instaurées dans l’opposition : corruption politique, fraude pour gagner, mensonges, manipulations, divisions !!
Non, chers compatriotes.
Nous ne disons pas qu’il faut boycotter car boycotter c’est aussi laisser la voie libre au dictateur. Ce que nous disons c’est qu’il faut empêcher la tenue de cette élection par tous les moyens car la seule garantie mathématique, la seule garantie de changement réel que nous ayons aujourd’hui est celle déjà démontrée ailleurs depuis des millénaires d’existence humaine, c’est-à-dire la rue : pour nous Gabonais, il s’agit de tout faire pour bloquer le système avant l’élection de manière à mettre en place une transition politique qui, elle, pourra organiser des élections transparentes capables de garantir l’affirmation démocratique de la volonté populaire. Seule la force démocratique de la rue en est capable.
Toute autre approche basée sur l’électoralisme ou les appels aux dialogues inclusifs constitue un fantasme vendu au peuple gabonais par ceux qui, au sein du régime comme de l’opposition bongoïstes, veulent, en fait, garder Ali Bongo au pouvoir. Ils savent qu’un vote pour l’opposition dans le cadre d’une élection perdue d’avance est en réalité un vote pour Ali Bongo. Ils savent aussi que toute issue négociée non seulement gardera le dictateur au pouvoir, mais conduira également à la légalisation de la situation administrative d’Ali Bongo, un Ali Bongo que les Gabonais seront alors obligés de reconnaître comme président. Autrement dit, si nous allons aux élections avec Ali Bongo comme président et candidat en 2016, nous aurons légalisé sa situation par nos votes qui deviendront alors synonymes de référendum et plus personne ne pourra le poursuivre pour crime d’usage de faux après l’élection. La communauté internationale nous posera alors la question suivante : « Vous venez encore pleurnicher ici, mais ne saviez-vous pas ce problème avant le vote ? Quand vous avez voté, vous avez reconnu qu’Ali Bongo est fils d’Omar Bongo, vous l’avez absous du crime d’usage de faux et vous avez reconnu qu’il a légalement le droit non seulement d’être candidat, mais aussi d’être président du Gabon. Alors foutez le camp et allez pleurnicher ailleurs ».
Chers compatriotes, c’est là le vrai piège que nous tendent les bongoïstes du pouvoir comme ceux de l’opposition. Ils veulent légaliser la situation administrative d’Ali Bongo et le sauver des poursuites judiciaires qui se doivent aujourd’hui de conduire à sa destitution immédiate. Après le vote de 2016, cette destitution sur base juridique ne sera plus possible. C’est donc maintenant, c’est-à-dire avant l’élection, qu’il faut en finir. Après l’élection, ce sera trop tard et nous aurons perdu tous nos arguments politiques et juridiques. En 2009, nous pouvions excuser notre ignorance de la situation administrative réelle d’Ali Bongo, dont notre illustre aîné Luc Bengono Nsi, président du MORENA, nous avait pourtant fait état. En 2016, maintenant que, grâces aux actions que nous avons menées à Nantes, toutes les preuves de la duplicité et du parjure d’Ali Bongo sont là, il n’y a plus d’excuses.
Finissons-en, donc.
Voilà pourquoi nous avons mis en place une équipe 3e Voie/DTE, d’abord dans la diaspora, mais une équipe appelée aussi à s’étendre et à s’élargir vers le Gabon par la mise en place d’équipes locales, une équipe qui, donc, avec votre soutien politique et financier, devrait bientôt, si vous nous soutenez fortement, descendre au Gabon en ma compagnie pour rejoindre nos partenaires de la 3e Voie/DTE du Gabon en vue d’organiser, cette fois-ci, la bataille finale pour la destitution immédiate d’Ali Bongo dans un cadre bien pensé et bien organisé hors des improvisations habituelles, et ce avant toute nouvelle élection au Gabon.
C’est à cela que nous nous préparons.
Vive le Gabon.
Vive la République.
Dr. Daniel Mengara
Porte-Parole, Dynamique 3e Voie/DTE
Président, Bongo Doit Partir-Modwoam