Nous, soussignés, Gabonais et Gabonaises épris de paix et de liberté, annonçons la création, ce lundi 7 mars, d’une dynamique politique dénommée «3eVoieDTE».
Pourquoi la « 3e Voie-DTE» ?
Parce que, comme la majorité des compatriotes qui subissent la meurtrissure depuis près d’un demi-siècle sous l’infâme régime des Bongo Ondimba, nous ne voulons plus entendre parler d’un Gabon confisqué par un seul clan et dirigé ad vitam aeternam par une seule famille.
Chers compatriotes,
Dans son livre intitulé « De la dictature à la démocratie », Gene Sharp, le politologue américain qui a inspiré les « Printemps arabes », écrit ceci :
La survie des dictatures dépend principalement de facteurs internes, même si elles peuvent être renforcées ou affaiblies par des actions internationales. Ces pressions internationales peuvent être utiles lorsqu’elles soutiennent un puissant mouvement intérieur de résistance. Ainsi, les boycotts économiques internationaux, les embargos, la rupture des relations économiques, l’expulsion des organisations internationales, ou la condamnation par les Nations Unies, par exemple, peuvent être utiles. Mais en l’absence d’un fort mouvement intérieur de résistance, de telles actions ne risquent guère d’être entreprises. (…) Quand la dictature doit faire face à une force solide, sûre d’elle-même, dotée d’une stratégie intelligente, avec des actions disciplinées, courageuses et vraiment puissantes, elle finira par s’écrouler. (…) La libération des dictatures dépend finalement de la capacité des peuples à se libérer eux-mêmes.
Ce livre mène à quatre constats, à quatre VÉRITÉS inébranlables qui se résument en ceci :
- VÉRITÉ 1: Aucune dictature ne peut résister à un peuple déterminé et organisé autour d’une idéologie de résistance frontale savamment préparée et déployée ;
- VÉRITÉ 2: Seules les révoltes populaires initiées par les Peuples eux-mêmes et émanant d’un fort mouvement intérieur de résistance amènent à des réformes et changements durables ;
- VÉRITÉ 3: Attendre de la communauté internationale qu’elle vienne débarrasser un Peuple de son dictateur et, par la suite, promouvoir en son sein les principes idoines d’une démocratie digne de ce nom est une utopie, et ce ne sont ni les carnets d’adresse ni l’argent que les gens vantent par ici et par là qui viendront changer cette vérité;
- VÉRITÉ 4: Tout comme sont utopiques les espoirs de changer une dictature par les urnes : par conséquent, perdre du temps à participer à des élections perdues d’avance est un parfait exercice en futilité, une distraction, sauf si évidemment ceux qui se disent inconditionnellement candidats aujourd’hui confondent le Gabon avec une démocratie et sont prêts à légitimer Ali Bongo comme président légitime de la République AVANT et APRÈS l’élection de 2016.
Ce sont ces quatre VÉRITÉS mathématiques et inéluctables qui inspirent l’idéologie que veut défendre la dynamique de la « 3e Voie-DTE » qui s’annonce aujourd’hui aux Gabonais et qui dit que les Gabonais ne veulent plus perdre du temps à participer à des élections perdue d’avance, que la seule démarche qui vaille la peine d’engager à l’encontre des Bongo/PDG pour amener la démocratie au Gabon est celle de la « troisième voie », celle-là même qui passe par la séquence « DESTITUTION – TRANSITION – ELECTIONS ».
La « 3e Voie-DTE » n’est ni un parti politique ni une association ; elle est une équipe transversale constituée d’hommes et de femmes issus des partis politiques et associations de l’opposition tant de la diaspora que du terrain politique national, MAIS qui savent que les élections ne servent à rien au Gabon et que, pour engager des actions politiques d’envergure en vue non seulement de la Réforme, mais aussi de la chute du régime en place, il faut passer par la RUE. Les membres de cette équipe partagent donc et adhèrent sans réserves à l’idéologie selon laquelle :
Rien de bon ne peut se passer au Gabon avec un Bongo Ondimba et le système Bongo-PDG au pouvoir, et seule une destitution en bonne et due forme d’Ali Bongo Ondimba et du système Bongo-PDG est à même d’ouvrir la voie à une démocratie au Gabon qui soit garante de la souveraineté nationale du Peuple ;
Une telle destitution n’est possible que si le Peuple, reconnaissant la révolution comme la seule et unique voie vers la démocratie au Gabon, s’engage résolument dans les stratégies d’actions populaires à même d’assurer la rupture d’avec le système Bongo-PDG.
Autrement dit:
Reconnaissant comme incontournables les vérités selon lesquelles,
Ali Bongo Ondimba a présenté dans son dossier de candidature en 2009 un faux acte de naissance qui lui a permis d’accéder frauduleusement à la magistrature suprême du Gabon et, de ce fait, ne peut plus prétendre à quelque candidature que ce soit à quelque élection que ce soit en terre gabonaise ;
Le système Bongo-PDG n’a jamais organisé une seule élection au Gabon qui fût crédible et, de ce fait, aucune nouvelle élection ne doit se tenir au Gabon qui ne fût précédée d’une réforme du cadre institutionnel national qui, au minimum, consisterait en :
- Une révision de la Constitution qui ramenât le système électoral à deux tours, réduisît le mandat présidentiel à 5 ans, et limitât le nombre de mandats successifs à deux seulement ;
- Une réforme de la Cour constitutionnelle qui non seulement la rendrait indépendante de l’Exécutif, mais assurerait le débauchage immédiat des membres actuels de la Cour et leur remplacement par des membres élus qui auraient à cœur la lecture neutre du droit en faveur non pas d’un parti, mais de la République ;
- Une réforme de la CENAP qui la rendît véritablement autonome et indépendante de toute influence gouvernementale ;
- Une réforme des fonctions des Ministères de l’Intérieur et de la Défense qui en fît des organes de protection des libertés et non de répression ;
- Une révision du Code électoral qui en démocratisât les finalités et les processus ;
- Un recensement de la population digne de ce nom qui permît d’avoir une meilleure idée de l’électorat national en âge de voter, et ce, dans un cadre biométrisé et informatisé qui permettrait une maîtrise contrôlée des flux démographiques nationaux ;
- Une transition politique issue d’une Assemblée constituante populaire qui aurait pour objet de préparer le pays à des élections crédibles dans le cadre d’une matrice institutionnelle qui soit conforme aux idéaux de paix, de bonheur et de progrès du Peuple gabonais.
La voie électorale sans réformes préalables est vouée à l’échec et, de ce fait, ne peut que garantir la pérennité au pouvoir du clan des Bongo Ondimba ;
Seul le pouvoir démocratique de la Rue est à même de mener à la rupture qui permettra, dans le cadre d’une Assemblée Constituante du Peuple, de remettre à plat les institutions gabonaises en vue de la démocratisation immédiate et permanente du pays ;
Et acceptant ces vérités comme absolues et non-négociables, la dynamique de la « 3e Voie-DTE », prenant appui sur le préambule de la Constitution gabonaise qui reconnaît au Peuple le droit légal à la révolte à chaque fois que ses droits se retrouveraient bafoués par les arbitraires d’un gouvernement oppressif, adoptent la triptyque DESTITUTION/TRANSITION/ELECTIONS comme cadre idéologique et s’engage à créer au Gabon les conditions d’ingouvernabilité qui mèneront à l’organisation d’une Assemblée Constituante du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple avec, au passage, la destitution d’Ali Bongo Ondimba et du système Bongo-PDG.
Fait à Londres le lundi 7 mars 2016.
L’Equipe de la « 3e Voie-DTE ».