Suite à l’exclusion de Barro Chambrier du PDG, la réaction du Dr. Daniel Mengara, président du Mouvement Bongo Doit Partir-Modwoam et Porte parole de la dynamique 3e Voie/DTE.
(Deuxième) lettre du Dr. Daniel Mengara à l’Honorable Pr. Alexandre Barro Chambrier
Cher grand frère et Honorable Alexandre Barro Chambier,
Cher professeur :
Je viens d’apprendre avec surprise, par une lettre signée par Faustin Boukoubi et datée de ce 9 mars 2016, votre exclusion du Parti Démocratique Gabonais (PDG), sort réservé également à vos collègues Michel Menga et Jonathan Ignoumba.
Mais dois-je vraiment ici parler de surprise ? N’était-ce pas là la suite logique à laquelle on pouvait s’attendre de la part d’un régime formaté pour taire les aspirations fondamentales des Gabonais, et ce pour le bénéfice d’une seule famille, d’un seul clan?
Souvenez-vous : Dans ma lettre à vous adressée le 5 septembre 2015 (https://www.bdpmodwoam.org/articles/2015/09/05/lettre-dencouragement-du-dr-daniel-mengara-au-dr-alexandre-barro-chambrier/), je vous encourageai en disant ceci :
Votre démarche a un nom. Elle s’appelle « courage ». Car le véritable courage des pédégistes ayant véritablement à cœur la sauvegarde de leur parti, de leur « héritage et modernité », ne consiste point à démissionner pour aller encombrer inutilement, PUIS DISPERSER, les rangs de l’opposition. Le véritable courage consiste, comme vous le faites, à s’attaquer, de l’intérieur, au virus du bongoïsme, ce nom que je donnai, jadis, aux maux que vous évoquez dans votre message du 4 septembre 2015, celui-là même par lequel vous appelez le PDG aux réformes démocratiques durables que le Gabon attend depuis 1967.
Mais j’ajoutai également ceci, en conclusion :
Le seul bémol à introduire ici, néanmoins, Honorable, est le suivant : que ferez-vous quand vous aurez FRONTALEMENT interpellé le clan des Bongo Ondimba sur l’impératif des réformes et que, comme à leur habitude, ils vous auront fait la sourde oreille ? Je crains bien, hélas, qu’un jour, la maxime du BONGO DOIT PARTIR ne finisse par vous rattraper vous aussi et, donc, ne finisse par vous mener aux procédures insurrectionnelles qui relèvent de votre sacerdoce, sacerdoce qui ne vous donne, dans ce cas, en tant que député PDG, qu’une seule arme, celle de la DESTITUTION. C’est bien là l’étape suivante de votre démarche. Vous y déroberez-vous, à ce devoir, quand le moment de vérité vous interpellera ?
Vous l’aurez donc compris, Honorable : nous y sommes.
Car maintenant que le PDG vient de vous priver des prérogatives constitutionnelles qui vous eussent permis de continuer, de l’intérieur, le combat de la Réforme tant demandée par les Gabonais, que vous restera-t-il comme outil d’action politique en dehors de ce que je qualifie depuis 1998 de pouvoir démocratique de la RUE, c’est-à-dire l’insurrection ?
Au moment, donc, où la force des choses, mais aussi les principes, vous projettent aujourd’hui dans une opposition au sein de laquelle vous serez désormais obligé d’évoluer, laissez-moi vous situer par rapport à l’implacable mathématique de l’insurrection qui, qu’on le veuille ou pas, et que vous le vouliez ou pas, s’impose aujourd’hui plus encore qu’hier comme la seule voie du changement au Gabon. Je vous la présente en quatre TEMPS :
TEMPS 1 : LUC BENGONO NSI ET LE PRÉSIDENT PARJURE
Ali Bongo a commis en 2009 un impardonnable acte de haute trahison contre la République. Cet acte est celui par lequel il aura utilisé un faux acte de naissance dans son dossier de candidature pour se hisser frauduleusement à la magistrature suprême du Gabon, devenant ainsi le président parjure qu’il est aujourd’hui.
Sur cet acte de Haute Trahison, Luc Bengono Nsi, président du MORENA, avait déjà longuement épilogué en 2009 sans que l’opposition de l’époque n’y accordât la moindre importance. Mais de la diaspora où je me situais, j’avais vu en la plainte déposée à l’époque par Luc Bengono Nsi une ouverture juridique qui avait une portée hautement stratégique. J’avais alors, dans un texte publié en mai 2011, salué l’acte de Bengono Nsi comme l’acte le plus intelligent de toute l’histoire politique de notre République en souffrance (https://www.bdpmodwoam.org/articles/2011/05/27/gabon-en-remettant-en-cause-la-legitimite-personnelle-dali-bongo-monsieur-bengone-nsi-vient-de-poser-lacte-le-plus-intelligent-de-toute-lhistoire-de-la-republique). M. Bengono Nsi avait, à mon sens, ouvert une brillante brèche juridique qui, dès lors, inspira ma démarche politique.
TEMPS 2 : NANTES, JUIN 2015
Quand, donc, je me rendis à Nantes le 5 juin 2015 à l’invitation des Femmes Commandos manifester en compagnie de mes compatriotes pour réclamer l’acte de naissance d’Ali Bongo, de nombreux compatriotes ne comprirent pas pourquoi je m’y étais rendu. En réalité, je me situais tout simplement dans la droite ligne de la pensée juridique de Luc Bengono Nsi. Je savais que, de Nantes, nous obtiendrions deux résultats prévisibles :
1) RÉSULTAT 1 – PIÉGER LA FRANCE : Je savais que la France ne pouvait facilement désavouer son héritage françafricain—un héritage que les Bongo ont toujours incarné à la perfection—et que cette France françafricaine devait, obligatoirement, nous sortir un résultat alambiqué : c’était là le premier piège, un piège qui consistait simplement, en réalité, à forcer la main à la France pour qu’elle nous sorte quelque chose, sachant fort bien, d’avance, que ce quelque chose, quelle qu’en serait la nature, ne pouvait que venir confirmer le faux que représentait l’acte de naissance déposé par Ali Bongo en 2009. Voilà pourquoi j’avais insisté auprès des compatriotes avec lesquels j’avais négocié l’affaire auprès des autorités de Nantes de refuser la délivrance de cet acte par courrier. Il fallait plutôt que nous revenions en personne à Nantes à l’occasion d’une seconde manifestation récupérer publiquement ce document, au vu et au su de tous, aux fins inavouées, évidemment, de refermer publiquement ce piège à la fois sur la France et sur les Bongo. C’est ce que nous fîmes le 19 juin avec les résultats désormais bien connus de tous. La France était, comme je l’espérais, tombée dans notre piège.
2) RÉSULTAT 2 – PIÉGER ALI BONGO: Je savais également qu’Ali Bongo paniquerait et s’empresserait, avec la complicité de la France, de concocter quelque chose, mais un quelque chose qui ne tiendrait jamais la route ni sur plan juridique ni sur le plan filiatif relatif aux origines douteuses d’Ali Bongo. Mais je restais toujours ferme sur l’idée que, quelle que soit la nouvelle version de l’acte de naissance que nous sortirait la France ou Ali Bongo, cet acte ou document ne pourrait servir qu’à confirmer les premiers (celui publié dans le journal Le Monde le 2 décembre 2014 et celui soumis au dossier de candidature en 2009) comme des faux.
Autrement dit, il n’y avait aucun moyen pour Ali Bongo d’échapper à ce piège car tout acte subséquent à celui de 2009 ne pouvait qu’établir celui de 2009 comme un faux, créant ainsi une situation juridique inextricable pour le dictateur : je déclarai alors dans un discours à Paris le 8 juin 2015 (https://www.bdpmodwoam.org/articles/2015/06/08/ali-bongo-ondimba-est-cuit-message-du-dr-daniel-mengara-aux-gabonais-suite-a-la-manifestation-de-nantes/) qu’Ali Bongo était cuit car, arguai-je, il n’y avait que deux choses qui puissent se passer, et aucune de ces deux choses n’était favorable à Ali Bongo. Si les services de l’Etat Civil de Nantes nous revenaient avec la nouvelle selon laquelle il n’existait aucune trace d’Ali Bongo Ondimba dans ses archives, c’était fini. Le débat était clos. Ali Bongo était cuit. Si, par contre, les services de l’Etat Civil de Nantes nous revenaient avec la nouvelle qu’il existait bel et bien dans leurs archives un document attestant de la naissance en 1959 à Brazzaville d’un enfant nommé Alain Bongo, Alain-Bernard Bongo ou Ali Bongo Ondimba, c’était fini aussi : Ali Bongo était toujours cuit. La version « officielle », mais alambiquée, de l’acte de naissance finalement sortie de Nantes suite à la plainte d’Onaïda Maïsha Bongo Ondimba est venue conforter notre position : sur la base des révélations et arguments de son avocat, on peut en effet considérer qu’Ali Bongo est toujours cuit, pourvu que, en tant qu’opposition, nous sussions quoi faire de cette réalité.
TEMPS 3 : MOUKAGNI IWANGOU
Aux efforts de Luc Bengono Nsi déployés depuis 2009 autour de cette question juridique, efforts que je suis allé amplifier en compagnie des Femmes Commandos et autres compatriotes assoiffés de vérité à Nantes en juin 2015, l’on doit ajouter le travail fait par notre éminent juriste, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, Président de l’Union du Peuple Gabonais (UPG) et ancien président du Front de l’opposition. En parcourant une à une toutes les instances à même de se prononcer sur ce parjure, et en démontrant, au final, qu’aucune des juridictions nationales n’avait suffisamment de marge de liberté pour se prononcer de manière objective sur ce dossier, M. Moukagni Iwangou a permis aux Gabonais et à la communauté internationale de constater qu’au Gabon, aucun des organes disposant du pouvoir décisionnel en matière de droit et de loi ne pouvait le faire librement, ne laissant ainsi au Peuple, comme seule voie de recours ou de redressement, qu’un seul choix : la RUE.
Autrement dit : un dossier comme celui du parjure d’Ali Bongo devait, techniquement, et à tout le minimum, faire l’objet non seulement d’une enquête parlementaire visant à clarifier la situation administrative et filiale d’Ali Bongo, mais aussi résulter en un acte de redressement ou de clarification de la part de la Cour constitutionnelle. En d’autres termes, ces questions de parjure, dans un véritable état de droit, auraient dû normalement faire, automatiquement et sans forcer, l’objet d’enquêtes et de saisines indépendantes de la part de ces deux institutions supposées incarner l’équilibre des pouvoirs en contexte républicain. Mais quand, dans un pays comme le Gabon ni le Parlement ni la Cour constitutionnelle ne sont suffisamment libres pour diligenter des enquêtes à même de restaurer la République dans ses droits et dans sa légalité, l’on doit conclure en une absence d’Etat : le Peuple n’a alors d’autre choix que l’insurrection pour réaffirmer sa souveraineté.
TEMPS 4 : MON VOYAGE AU GABON EN AOUT 2015 ET LA 3e VOIE
Quand je me suis décidé, en août 2015, de rentrer au Gabon, je n’y suis pas allé, comme certains l’ont supposé, pour, déjà, lancer l’insurrection. Ce que je suis allé faire, c’est trois choses essentielles :
1) En allant au Gabon tout seul, sans protection et sans la compagnie de mes partisans de lutte, je voulais montrer aux Gabonais que je n’avais peur de personne et que je serais capable d’aller y affirmer, devant tous, la notion de l’insurrection comme de la seule voie du changement au Gabon. C’est ce que j’ai fait à Libreville en août dans une grande salle de la Chambre de Commerce archi-comble.
2) J’ai voulu moi-même me rendre compte de l’état d’esprit des Gabonais et, surtout, mesurer, par moi-même, leur soif de changement. Partout où je suis allé, j’ai trouvé un Peuple déterminé qui voulait en découdre, mais qui n’avait qu’un seul regret à la bouche : ils ne trouvaient aucun leader suffisamment courageux pour les organiser pour le vrai combat, lancer les mots d’ordre attendus et, donc, disposé à endosser la responsabilité des conséquences de ces mots d’ordre. Beaucoup avaient espéré me voir incarner ce leader, mais je leur ai dit que ce voyage était avant tout un voyage d’exploration, d’étude et d’évaluation du potentiel insurrectionnel au Gabon, mais que je reviendrais, cette fois, pour en découdre. En attendant, il fallait minutieusement se préparer car nous ne pouvions plus continuer à improviser l’insurrection et à causer inutilement le sacrifice de compatriotes comme Mboulou Beka sans qu’il n’y ait de conséquences immédiates pour le régime en place.
3) J’ai voulu aussi voir l’état d’esprit des leaders de l’opposition et savoir qui pouvait être considéré comme un partenaire potentiel pour le type de changement que nous envisagions. Mon constat fut que la plupart des leaders tant politiques que syndicaux et associatifs étaient déterminés et ouverts à cette idée, mais que nos partenaires les plus sûrs, c’est-à-dire ceux-là mêmes qui pouvaient servir de moteur insurrectionnel au Gabon manquaient, hélas, cruellement de moyens. Dans ce contexte, il incombait à tous ceux qui partageaient l’idéologie insurrectionnelle, tant au Gabon que dans la diaspora, de s’organiser en vue de trouver les moyens qui permettraient, au minimum, de soutenir un mouvement insurrectionnel digne de ce nom au Gabon. C’est ce travail de préparation que je suis reparti faire aux Etats-Unis.
Ce que mon voyage au Gabon me permit aussi de faire, c’est conforter l’approche juridique comme la seule qui fût capable de donner à notre opposition des arguments que les communautés nationale et internationale pourraient facilement accepter comme valides et incontournables. Autrement dit, je voyais la brèche juridique ouverte par Luc Bengono Nsi comme la seule qui fût capable de remettre en cause la légitimité d’Ali Bongo Ondimba tout en fournissant aux partisans de l’insurrection le seul outil qui, d’une part, serait à même de servir de levier insurrectionnel et, d’autre part, donnerait au Peuple un prétexte à l’insurrection qui fût imparable puisque reposant sur des arguments de légalité républicaine.
La logique en est simple : Beaucoup plus que la question filiative relative aux origines douteuses d’Ali Bongo, l’axe juridique donne au combat que nous menons de meilleures chances d’être gagné, non pas dans les cours de justice du pays, mais dans la RUE. Imaginons un seul instant qu’Ali Bongo arrive, par on ne sait quel miracle, à prouver par un test d’ADN indépendant et valide qu’il est l’enfant naturel d’Omar Bongo. Ceci serait de nature à nous priver des arguments relatifs à l’article 10 de la Constitution. Par contre, Ali Bongo ne peut, quelle que soit sa contorsion, défaire le parjure qui découle de son usage de faux désormais incontournablement et publiquement établi. En d’autres termes, ce crime de parjure contre la République est ineffaçable et constitue, au plan national et international, le prétexte le plus efficace à une insurrection en bonne et due forme au Gabon.
C’est le lieu, pour moi, de dire la vérité suivante :
Au Gabon, j’ai constaté, par exemple, que les électoralistes qui nous vendent aujourd’hui les candidatures uniques comme au temps du parti unique confinent dangereusement leurs arguments à la seule question du déclic insurrectionnel qui pourrait subvenir en août 2016 si Ali Bongo se déclarait vainqueur. Ils restent ainsi prostrés dans l’attente illusoire de ce qu’ils appellent l’ « événement déclencheur » que constituerait, à leur yeux, l’élection de 2016, oubliant que, au Gabon, nous avons déjà eu 1993, 1998, 2005 et 2009, sans résultats, mais qu’au Burkina Faso, les citoyens n’ont pas eu besoin d’attendre les élections pour trouver leur « événement déclencheur ». Au Burkina, il avait suffit que le dictateur annonce son intention de modifier un article de la Constitution qui l’aurait fait dictateur à vie pour que le peuple se déverse dans les rues pour forcer le mécréant à la chute. Au Gabon, ce ne sont pourtant pas les « événements déclencheurs » qui manquent : La mort de Mboulou Beka était un événement déclencheur ; le retour du corps funèbre d’André Mba Obame au Gabon était un événement déclencheur ; l’acte de naissance d’Ali Bongo est un événement déclencheur ; l’annonce de candidature d’Ali Bongo est un événement déclencheur ; l’exclusion de Barro Chambrier du PDG est un événement déclencheur.
Faut-il continuer ?
Autrement dit, Honorable, nous n’avons pas besoin d’attendre des élections perdues d’avance pour défaire le diktat de celui qui, aujourd’hui, a commandité votre exclusion du PDG, surtout que nous avons le cas très récent du Togo, copie conforme du Gabon, où l’argumentaire électoraliste a été battu en brèche, prouvant ainsi que les mêmes causent mènent toujours aux mêmes effets. Ce qui, hier, fut vrai pour le Togo le sera, demain, pour le Gabon.
Par contre, Honorable, il demeure un atout majeur au Gabon que nous pouvons envisager dès aujourd’hui : vos partisans au sein du parlement gabonais, sous votre influence, même du dehors, peuvent se révolter et demander la destitution immédiate d’Ali Bongo : que va faire le dictateur ? Rien, car il ne peut ni dissoudre l’Assemblée en année électorale ni exclure tous les députés réfractaires du PDG, au risque de se retrouver sans parlement acquis à sa cause. Et pour les députés insurgés, la protection se trouve dans le nombre. En s’y mettant tous ensemble, ils se protègent tous des brimades. Et c’est là que se trouve votre atout, c’est-à-dire le levier sur lequel vous pouvez peser pour amener vos collègues députés, exclus et non exclus, à désavouer publiquement Ali Bongo, à rejeter sa candidature et à prononcer sa destitution immédiate conformément aux prérogatives qui sont les vôtres en tant que députés du Peuple.
Voilà pourquoi, Honorable, j’ose m’aventurer à affirmer que le seul recours qui nous reste, qui vous reste, et qui reste à tous ceux qui croient en un Gabon libre débarrassé des Bongo est celui qui consiste à préparer les Gabonais à une troisième voie politique, celle qui voit la destitution d’Ali Bongo et la réforme démocratique comme le passage obligé avant quelque nouvelle élection que ce soit au Gabon.
C’est le lieu donc, Honorable, de réitérer les vérités mathématiques que je défends depuis la création du mouvement Bongo Doit Partir en 1998, vérités jamais démenties car fondamentalement inviolables.
Quelles sont ces vérités ?
VÉRITÉ 1: Aucune dictature ne peut résister à un peuple déterminé et organisé autour d’une idéologie de résistance frontale savamment préparée et déployée ;
VÉRITÉ 2: Seules les révoltes populaires initiées par les Peuples eux-mêmes et émanant d’un fort mouvement intérieur de résistance amènent à des réformes et changements durables ;
VÉRITÉ 3: Attendre de la communauté internationale qu’elle vienne débarrasser un Peuple de son dictateur et, par la suite, promouvoir en son sein les principes idoines d’une démocratie digne de ce nom est une utopie, et ce ne sont ni les carnets d’adresse ni l’argent que les gens vantent par ici et par là qui viendront changer cette vérité;
VÉRITÉ 4: Tout comme sont utopiques les espoirs de changer une dictature par les urnes : par conséquent, perdre du temps à participer à des élections perdues d’avance est un parfait exercice en futilité, une distraction, sauf si évidemment ceux qui se disent inconditionnellement candidats aujourd’hui confondent le Gabon avec une démocratie et sont prêts à légitimer Ali Bongo comme président légitime de la République AVANT et APRÈS l’élection de 2016.
Ce sont ces quatre VÉRITÉS mathématiques et inéluctables qui se doivent aujourd’hui d’inspirer tous ceux qui, aujourd’hui, pensent comme moi que rien de bon ne peut se passer au Gabon tant qu’un Bongo sera au pouvoir et tant que le système Bongo/PDG aura la mainmise totale sur les institutions républicaines à même de veiller aux aspirations de démocratie, de dignité et de bien-être des Gabonais, aspirations qui nous condamnent à la seule démarche qui vaille la peine d’être engagée aujourd’hui à l’encontre des Bongo/PDG pour amener la démocratie au Gabon. Cette démarche est celle de la « troisième voie », celle-là même qui passe par la séquence « DESTITUTION – TRANSITION – ELECTIONS ».
Autrement dit, la RUE.
Or, la RUE commence avec l’adoption par tous les partisans du changement de trois principes simples :
– PRINCIPE 1 : Aucune nouvelle élection ne peut et ne doit se tenir au Gabon aujourd’hui avec Ali Bongo comme candidat ; toute l’opposition se doit de s’organiser autour de cette idée simple et l’imposer, maintenant, par le pouvoir démocratique de la RUE.
– PRINCIPE 2 : Aucune nouvelle élection ne peut se tenir au Gabon aujourd’hui avec Ali Bongo toujours au pouvoir et le système Bongo/PDG toujours aux commandes ; Ali Bongo doit donc être destitué ; toute l’opposition se doit de s’organiser autour de cette idée simple et l’imposer, maintenant, par le pouvoir démocratique de la RUE.
– PRINCIPE 3 : Aucune nouvelle élection ne peut se tenir au Gabon aujourd’hui sans remise à plat de nos institutions en vue d’une démocratisation sans fards à même de garantir que le vote des Gabonais, pour une fois, pourra compter ; toute l’opposition se doit de s’organiser autour de cette idée simple et l’imposer, maintenant, par le pouvoir démocratique de la RUE.
Si unité il y a à trouver ou formuler aujourd’hui au sein de l’opposition, cette unité, pour être efficace, donc agissante, ne doit se construire qu’autour de ces trois principes et non autour des hommes providentiels visant de futiles candidatures uniques dans des contextes électoraux pipés d’avance. A tous ceux qui pensent aux élections ou qui rêvent de candidatures uniques, le seul leitmotiv qui vaille la peine d’embrasser aujourd’hui pour des élections, justement, crédibles, passe par un processus simple : Réforme d’abord, élection après. Autrement dit : destitution d’abord, transition réformatrice ensuite et, enfin, élections dignes de ce nom.
Très honorable grand frère, maintenant que le destin vous a projeté dans l’opposition, je vous invite simplement à faire vôtres ces vérités et d’y travailler, comme nous tous, avec nous tous, pour le seul salut du Peuple gabonais.
Fait le 9 mars 2016 à Montclair, New Jersey, Etats-Unis d’Amérique
Dr. Daniel Mengara
Porte Parole, 3e Voie/DTE
Président, Bongo Doit Partir-Modwoam
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Tél. (+1) 973-447-9763