Déterminé à sonner le réveil de la conscience au sein des quartiers sous intégrés de la capitale, le Rassemblement des jeunes patriotes gabonais (RJPG) continue de s’organiser. Son président présente l’évolution de cette initiative.

Gabonreview : Il y a aujourd’hui six mois que vous avez entamé une campagne de sensibilisation, au sein des quartiers sous intégrés de la capitale. Quel est le message que le Rassemblement des jeunes patriotes gabonais véhicule ?

Gaël Koumba Ayoune : Apres six mois de présence sur le terrain, je dois dire que le message passe très bien : celui de prendre conscience que toutes les victoires électorales enregistrées au Gabon depuis toujours n’ont été possibles que grâce, en partie, a l’instrumentalisation de la jeunesse du Mapane. Du coup, il y a une prise de conscience du fait que c’est nous les jeunes, qui avons malheureusement mis des incapables à la tête de nos institutions. Le résultat c’est le chaos que vous connaissez en termes de gestion de la chose publique. En termes de bilan, je puis dire qu’après avoir installé des coordinateurs dans des Mapanes stratégiques, nous sommes arrivés à réaliser du porte-à-porte. Nous avons ensuite essayé de sortir du discours pour poser des actions prouvant que nos gouvernants n’ont jamais voulu améliorer nos conditions de vie et la réalisation de cette maison en est le symbole. Le bilan est donc positif car la demande de notre passage dans d’autres Mapanes est de plus en plus forte.

Dans quel état d’esprit se trouve cette population, cible très privilégiée des hommes politiques à l’orée de la présidentielle ?

Je peux vous dire que beaucoup de candidats qui feront de l’argent et donc de la corruption leur cheval de bataille, vont dépenser pour rien car à malin, malin et demi, les Mapaniens prendront certes cet argent mais voteront leur candidat. Souvenez-vous que cela fait plus de 40 ans que le Mapane a faim et soif de meilleures conditions d’existence. Ils ne pourront plus faire croire je-ne-sais-quoi. Et les jeunes se sont inscrits massivement pour cela.

Dans les prochains mois le Mapane sera invité à choisir son candidat, quels sont vos critères d’évaluation et de sélection ?

Lorsque nous choisirons notre candidat, vous aurez les critères puisque nous allons prouver que ce sera le meilleur. Le dire maintenant c’est pousser les mauvais chevaux à ressembler à celui qui pourra être notre champion et essayer de nous abuser. Après le choix, nous allons argumenter. Les mapaniens sont entrain de constituer un réseau et il suffira de faire passer le message. Ceux qui travaillent en ce moment dans les coordinations savent mettre en confiance notre armée. Je puis vous assurer que contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, les Mapanes ne sont pas facile à gérer. Il faut aussi avoir la foi. De plus, les droits de l’homme consacrent deux acteurs dans la société : les détenteurs de droits, (le peuple) et les débiteurs d’obligations (les dirigeants). Donc l’accès au bien-être est un droit pour le peuple et un devoir pour les dirigeants. N’oublions pas qu’ils sont censés représenter l’expression de la volonté du peuple.

Avez-vous, au stade actuel, l’assurance que tous les Mapaneéns sauront faire le bon choix et exiger de lui ce qui leur revient de droit, c’est-à-dire des meilleures conditions de vie ?

Soyons honnêtes : pensez-vous que le Mapane de Libreville puisse encourager des gens qu’ils savent responsables de leur situation de précarité ? Blague à part, n’insultons pas les gens du Mapane, s’il vous plaît. C’est clair que c’est une logique axée sur le gain. Je vous rappelle que de nombreux jeunes se sont enrichis en prenant les autres comme de la chair à canon. Ils les ont utilisés et ils vivent aujourd’hui dans l’opulence pendant que les autres sont restes dans le Mapane. Voyez le manque de considération.

Dans le Mapane il n’y a pas que des contestataires, il y a également ceux qui savent apprécier l’action du régime en place. Comme appréciez-vous cette hétérogénéité d’opinion?

Non, le Mapane n’est pas hétérogène. Tous les Mapanes subissent la même chose de la part des dirigeants du pays. À un moment donné le Mapane parlera d’une seule voix. Et aux prochaines élections vous le comprendrez.