Le 19 mars dernier, l’ancien Premier ministre a réaffirmé sa volonté de contribuer au changement.
Raymond Ndong Sima a fait cinq propositions le week-end écoulé, lors d’une sortie sur l’esplanade du collège N’tchorere à Libreville. En présence de nombreuses personnalités, parmi lesquelles certains de ses anciens collègues au gouvernement et au Parti démocratique gabonais (PDG), l’ancien Premier ministre a, dans un premier temps, fustigé la volonté des gouvernants actuels de maintenir en l’état la Constitution. «La cause de tous les problèmes que nous rencontrons sont dus au dispositif constitutionnel», a-t-il assuré. Pour lui, «les règles de fonctionnement ne sont pas appliquées», et la limitation des mandats présidentiels, l’élection présidentielle à un tour, sont autant de sujets qui méritent d’être étudiés. Raison pour laquelle, il invite à revoir, de fond en comble, cette loi pour permettre une «rupture» avec le mode de gestion actuel.
Se disant ouvert, Raymond Ndong Sima a proposé, pour sa part, de réfléchir sur les stratégies visant à stimuler la croissance. Pour lui, les milliers de licenciements enregistrés à Port-Gentil sont une des plus fidèles illustrations de la mauvaise gestion actuelle, principale cause de la crise subie depuis plus d’un an. Une crise qu’il dit antérieure à celle survenue dans le monde fin-2014. Appelant à «réduire les dépenses inutiles», il aborde la question de l’intégration régionale, considérée comme une des voies de sortie face à la concurrence due à la mondialisation.
S’il a dit savoir que certaines de ses propositions peuvent choquer, à l’exemple de la réduction à 55 ans de l’âge de départ à la retraite, Raymond Ndong Sima a exprimé son ambition de mettre en place une meilleure politique de solidarité nationale. «Ce n’est pas de la pitié ni de l’humanisme mais il s’agit de l’intérêt général», a-t-il indiqué, évoquant, entre autres, la suppression de la bourse aux étudiants au profit de l’ouverture d’un fonds d’aide aux études, fonctionnant sur prêts remboursables sur une période donnée après l’entrée dans la vie active. Enfin, il a abordé la question de «la taille de l’Etat». Pour lui, «l’Etat ne peut pas grandir à l’infini», avec des structures dont les missions se chevauchent et créent des doublons. Tous ces points sont contenus dans son projet de société qu’il entend communiquer dans les jours qui viennent.