La question sur les origines d’Ali Bongo pourrait, si elle est bien exploitée, conduire à la chute du dictateur en quelques jours. Ali Bongo est un rescapé de la guerre du Biafra adopté par Omar Bongo. C’est connu de tous, mais personne n’en parle de manière ouverte. Du vivant d’Omar Bongo, ceux qui, comme Joseph Rendjambe, ont eu le courage de demander au petit biafrais de se tenir à l’écart des problèmes du Gabon, ont payé de leurs vies.
Quand, Omar Bongo, le vieux dictateur meurt en 2009, la France, en complicité avec des responsables du PDG (Guy Nzouba Ndama, Mboumbou Miyakou, Faustin Boukoubi etc.) impose le petit rescapé de la guerre du Biafra à la tête de l’état gabonais. Une seule voix s’élève contre cette humiliation infligée au peuple gabonais, Luc BENGONE NSI. A l’époque, M. BENGONE NSI est mis en minorité, y compris par des leaders de l’opposition qui jugeaient « impertinente » son approche.
Ce n’est que depuis quelques temps, avec la sortie du livre de Pierre Péan que certains ont pris conscience de l’imposture au somment de l’état gabonais. Face à cette réalité, il convient de mettre en application l’article 10 de la constitution gabonaise. Article qui interdit clairement aux enfants adoptés de type Ali Bongo de postuler à la magistrature suprême. Pour faire appliquer cet article, il faut prouver qu’Ali Bongo est effectivement un rescapé de la guerre du Biafra. A cet effet, les témoignages des anciens collaborateurs d’Omar Bongo pourraient être déterminants pour l’avenir du pays.
Que constate-t-on? Les fameux anciens collaborateurs d’Omar Bongo – dont certains sont au soir de leurs vies et mourront certainement sans livrer leur part de vérité – restent muets. Un silence presque complice pour des gens qui prétendent être des repentis du système. Des repentis qui refusent de parler car trop préoccupés par une course à un pouvoir verrouillé dont la clef pourrait pourtant se trouver dans leur bouche. Chantal Myboto épouse Gondjout l’a peut-être compris.
Samedi dernier, au travers d’une conférence de presse, Chantal Myboto, l’ex compagne d’Omar Bongo Ondimba, n’est pas passée par quatre chemins, elle s’est libérée du fardeau: «Omar Bongo m’avait confié de son vivant qu’Ali n’est pas son fils biologique». «Dis tout ! Dis tout ! Dis tout !» Scandait le public venu nombreux assister à la déclaration de dame Gondjout.
Quelques jours plus tard, la réaction du petit rescapé de la guerre du Biafra ne s’est pas faite attendre. En effet, pour régler ses comptes à celle qui a osé dire la vérité, Ali Bongo qui peine déjà à trouver du travail aux populations, décide de mettre une soixantaine de gabonais au chômage en ordonnant la mise sous scellé de la résidence hôtelière « Le Maisha », propriété de Chantal Myboto.
Voila que Chantal Myboto et une soixantaine de nos compatriotes doivent faire face à la foudre du dictateur. Que faisons-nous? Nous qui, hier encore, crions «Dis tout ! Dis tout ! Dis tout !», allons nous laisser Mme Goudjout affronter le monstre toute seule? Nous qui réclamions la «doc», Chantal nous l’a donnée, allons nous l’abandonner? Qu’en pensent les autres leaders de l’opposition qui applaudissaient le samedi dernier? Notre attitude ne justifie-t-elle pas le silence de certains anciens collaborateurs d’Omar Bongo qui, de peur de se retrouver seul face aux muscles d’Ali Bongo préfèrent se taire?
Face à Ali Bongo et son armée, l’heure est à la solidarité. Le peuple doit soutenir ses leaders, nous devons vivre ensemble et mourir ensemble. Ce qui arrive à Mme Goundjout peut arriver à n’importe quel autre opposant, à n’importe quel partisan du changement. A ce titre, les leaders et autres membres de l’opposition devraient fermement et publiquement condamner cet acte de défiance.
Il devient impératif d’unir nos forces pour montrer au petit rescapé de la guerre du Biafra que ses tentatives d’intimidation ne sauraient stopper la détermination du peuple à aller jusqu’au bout. Il s’agit désormais de répondre coup sur coup aux provocations d’Ali Bongo. Les facteurs déclencheurs d’insurrection se multiplient chaque jour dans notre pays. Un soulèvement populaire peut partir d’une erreur bête d’un dictateur aux aboies. Le peuple devrait répondre à cette énième injustice (fermeture du «Maisha») en allant fermer les commerces et autres businesses appartenant aux membres du régime. «On va encore faire comment» n’a plus sa place au Gabon.
Curtis Mabika