Le nouvel ambassadeur du Gabon au Canada, Sosthène Ngokila nommé en 2015, a présenté le 22 mars 2016 à Ottawa, ses lettres de créances aux autorités Canadiennes, a-t-on appris de source diplomatique.
Sosthène Ngokila a présenté ses lettres de créance auprès du Gouverneur général du Canada, David Llyod Johnston.
Le nouveau ambassadeur gabonais a saisi cette occasion pour remettre également les lettres de rappel de son prédécesseur, Williame Anguille.
Après sa prise de fonction, Sosthène Ngokila, a indiqué que sa mission au Canada se résume essentiellement dans renforcement de la coopération bilatérale entre les deux pays. Il a également affirmé que sa priorité est de vendre la destination Gabon en vue d’amener les Canadiens à aller investir au Gabon.
« Depuis quelques années, la coopération avec le Canada est en train d’être relancée. Des résultats sont désormais palpables dans les domaines de la diplomatie culturelle et scientifique. Cette embellie, dans laquelle devrait s’engouffrer définitivement notre pays, est favorisée par le nouveau regard que le Canada pose sur l’ensemble des pays africains actuellement », a-t-il déclaré indiquant que les perspectives d’investissements sont favorables.
« A l’initiative du Canada nous sommes en train de relancer la coopération à travers la révision du cadre juridique général, en commençant notamment par l’accord sur la promotion et la protection réciproque des investissements. Ce qui augure que ce pays est à nouveau disposé à inciter ses entreprises à venir investir au Gabon. La balle est désormais dans le camp de notre diplomatie économique », a-t-il ajouté.
« Les négociations sur cet accord sont pour l’instant suspendues suite à la nomination d’un nouveau gouvernement au Canada et du nouveau Premier ministre, Justin Trudeau. Les ambassadeurs des deux pays étant désormais en poste officiellement, la relance des négociations figure en première place sur leur agenda », a rassuré Sosthène Ngokila.
Le Canada a établi des relations diplomatiques avec le Gabon en 1963. Les relations bilatérales entre le Canada et le Gabon offrent un potentiel de croissance, les deux pays entretiennent des liens au sein d’organisations internationales telles que la Francophonie et les Nations unies.
Les échanges commerciaux bilatéraux entre le Canada et le Gabon sont en croissance. Le Gabon était le 2ème marché d’exportation du Canada en 2013 (derrière le Cameroun) et le 5ème fournisseur en Afrique centrale. En 2013, les échanges commerciaux entre les deux pays s’élevaient à 29,7 millions de dollars comprenant les exportations du Canada de 28,6 millions de dollars et les importations provenant du Gabon à presque 1,1 million de dollars. Le Canada et le Gabon ont signé une Convention de non double imposition entre les deux pays, entrée en vigueur le 1er janvier 2009.
En 2013-2014, l’aide canadienne au développement, estimée à 0,09 million de dollars pour le Gabon, concernait les secteurs suivants: la santé et, dans une moindre mesure, la communication et l’agriculture. Le principal partenaire canadien impliqué au Gabon était l’Université du Québec à Trois-Rivières.
Le Canada appuie également des projets régionaux en agriculture, en infrastructure et en aménagement des ressources de l’eau et des minéraux dont le Gabon pourrait bénéficier. En 2013, le Canada a versé 20 millions de dollars au Fond forestier du Bassin du Congo (FFBC), qui est géré par la Banque africaine de développement, et qui vise à aider les communautés locales situées dans les zones forestières à acquérir des moyens de subsistance durables et à diminuer les émissions de gaz à effet de serre, réduisant ainsi la pauvreté tout en maximisant le stockage du carbone. Le FFBC finance des projets au Gabon et dans neuf autres pays de l’Afrique centrale.
Le Canada octroie également au Gabon des bourses de formation dans le cadre du Programme canadien de bourses de la Francophonie.
Le Gabon et le Canada entretiennent régulièrement un dialogue dans le cadre des grandes organisations mondiales (l’ONU, l’OIF…). A travers les questions de sécurité débattues dans ces instances, le Canada pourrait devenir un partenaire important dans la résolution des crises qui sévissent actuellement dans notre région. A défaut d’obtenir le soutien logistique dans les opérations de maintien de la paix dans notre sous-région, ce pays peut être amené à comprendre et à soutenir les positions du Gabon lors des discussions idoines.
Par ailleurs, la coopération technique (notamment la formation) est également une piste de coopération sur laquelle notre pays hésite à marcher franchement.