Une récente enquête menée par l’équipe nationale d’Afrobaromètre et rendue publique mercredi 30 mars à Libreville, indique que deux gabonais sur trois (65%), déplorent la gouvernance économique du pays, estimant que le Gabon va dans « la mauvaise direction ».
Le Gabon tient ainsi le 9ème rang des pays les plus pessimistes, devant le voisin camerounais (49%) et très loin de l’Egypte (18%) classé comme premier pays le plus optimiste.
Pour les conférenciers, une politique économique nationale réussie se traduit souvent par la vitalité de son tissu productif, le dynamisme du marché de l’emploi, une croissance soutenue et une adhésion populaire des citoyens.
Les contreperformances de l’économie gabonaise s’expliquent par la chute du coût du baril de pétrole qui représente environ 49% des recettes budgétaires.
La majorité des citoyens, au cours de cette enquête, ont estimé que les recettes liées au pétrole sont inefficacement utilisées dans l’amélioration des conditions de vie au Gabon.
Aussi, certains gabonais réfusent-ils d’adhérer à la politique globale en vigueur, indiquent les résultats de l’enquête.
Les trois-quarts d’entre eux pensent que les conditions économiques ne se sont pas améliorées les 12 derniers mois et qu’elles resteront idem les mois à venir, rapporte la même enquête.
Par contre, 42% des gabonais trouvent que leurs conditions de vie vont « mal » ou « très mal », tandis que 36% jugent leur vie « assez bien » ou « très bien » et le reste (22%) la trouvent « ni bien », « ni mal ».
L’enquête révèle tout de même que des jeunes gabonais de 18 à 25 ans restent optimistes quant à l’amélioration des conditions de vie dans leur pays.
Les enquêteurs se sont basés sur un échantillon de 1200 personnes, réparties dans 15 dénombrements dont la plupart situés dans la province de l’Estuaire.
Les résultats ont été présentés au public par un groupe des chercheurs de l’Université Omar Bongo (UOB), à savoir le Pr. Anaclet Bissielou, les Drs. Jean Pamphile Koumba, Christian Wali Wali et Dimitri Ndombi Boundzanga, en présence du vice-recteur, Jean Jacques Ekomié et des nombreux invités.
Cette enquête a été menée dans la période du 18 septembre au 2 octobre 2015, dans un contexte de crise économique.
L’Afrobaromètre est un réseau de recherche panafricain, qui mène des enquêtes d’opinion publique sur la démocratie, la gouvernance, les conditions économiques et d’autres questions connexes dans 35 pays en Afrique.
Le Gabon est actuellement le dernier pays avoir adhéré à l’Afrobaromètre, piloté par le Centre d’études et de recherches en Géosciences politique et prospective (CERGEP) de l’UOB.
