Comme il l’avait annoncé, le candidat arrivé en deuxième position à l’élection présidentielle du 20 mars a déposé mercredi un recours devant la Cour constitutionnelle du Congo-Brazzaville. Il y conteste les résultats du scrutin, remporté au premier tour par le président sortant Denis Sassou Nguesso.
Selon Vivien Manangou, le porte-parole de Guy-Brice Parfait Kolélas joint par Jeune Afrique, le recours se fonde sur trois points. Il interroge d’abord la Cour constitutionnelle au sujet de la régularité de l’élection dans un contexte où toutes les télécommunications (téléphone, internet, SMS) ont été coupées pendant 48 heures. Les avocats de l’opposant mettent pour cela en avant les articles 25, 26 et 71 de la Constitution congolaise sur la liberté de communication entre les citoyens. Ils exigent également la reformulation d’un certain nombre de résultats, biaisés selon eux suite à des erreurs techniques.
Enfin, Guy-Brice Parfait Kolélas demande purement et simplement l’annulation des résultats électoraux dans l’arrondissement de Talangai à Brazzaville ainsi que dans les provinces de la Cuvette centrale et de la Likouala, pointant des irrégularités dans le décompte des suffrages. Son porte-parole affirme « compter sur le bon sens des juges » pour examiner leur requête, même si « nous ne sommes pas naïfs », ajoute-t-il. Sous-entendu : les partisans de Kolélas ne croient pas au succès du recours.
Publication des résultats officiels
Depuis sa défaite, Guy-Brice Parfait Kolélas a voulu privilégier les voies légales de contestation des résultats. Il a déposé son recours mercredi, soit un jour la fin de la période légale de dépôt, qui s’est achevée jeudi soir à minuit. Tous les candidats peuvent en effet contester les résultats pendant cinq jours ouvrables après leur proclamation officielle.
Pourtant, au comité de coordination de la plateforme d’opposition Frocad-IDC (dont Kolélas était l’un des candidats), on affirme que l’opposition n’a pas encore eu en main les résultats officiels de l’élection présidentielle. Certains avancent que la proclamation n’est définitive qu’à partir de la publication des résultats au Journal Officiel, et que la période de dépôt des recours n’a pas encore commencé. C’est notamment le cas du candidat Jean-Marie Michel Mokoko, arrivé en troisième position le 20 mars. Selon RFI, il se réserve le droit de déposer un recours lorsque la proclamation des résultats sera « régulière ».
Laure Broulard