À quelques semaines de l’élection présidentielle gabonaise, Claude Dumont Beghi, avocate d’Ali Bongo Ondimba, prend la défense de son client dans un livre, « Le Gabon, de l’héritage au partage », à paraître le 7 juin aux éditions L’Archipel.
Dès la première page, l’avocate donne le ton. « Je vous ferai découvrir une réalité tout autre que celle distillée par les médias, le Net, les amuseurs publics, les usurpateurs, les provocateurs … et par la chaîne infinie des ignorants », écrit Claude Dumont Beghi. Et gare à ceux qui s’attaquent à son client, en justice comme en politique.
De la famille Myboto…
À commencer par la famille Myboto. Claude Dumont Beghi expose ainsi les demandes financières d’Onaida Maisha Bongo – fille d’Omar Bongo et de Chantal Myboto et petite-fille de Zacharie Myboto, président du parti d’opposition Union nationale – dans la succession d’OBO.
« Une héritière parmi cinquante-quatre – qui a légitimement droit, selon le code gabonais, à moins de 2% de la succession de son défunt père – conteste seule la succession, la filiation de son demi-frère (…) », écrit Claude Dumont Beghi, avant de s’attaquer point par point aux arguments de l’opposition concernant l’acte de naissance de son client.
… à la polémique sur les propos de Manuel Valls
Les Myoboto ne sont pas les seuls personnes visées. L’avocate revient ainsi sur les propos de Manuel Valls, dont la joute verbale avec l’humoriste Jérémy Ferrari sur le plateau d’«On n’est pas couché » à la mi-janvier avait conduit le Premier ministre français à affirmer qu’Ali Bongo n’avait pas été élu « comme on l’entend ».
« Je pense que les excuses de Manuel Valls à Ali Bongo Ondimba lors de leur entrevue à Davos la semaine suivante ont apaisé la colère légitime du président gabonais.(…) La décision d’écrire ce livre, prise quelques jours plus tôt et acceptée dans son principe par la Première dame et le président de la République la veille de cette émission, a trouvé là une motivation supplémentaire », écrit Claude Dumont Beghi, fustigeant « la dénégation de l’évolution du Gabon ».
L’origine du partage de l’héritage
Si l’avocate explique dans le détail les procédures entourant la succession d’Omar Bongo et les batailles judiciaires menées et gagnées pour son client, son récit dépeint aussi son rôle de conseillère auprès du chef de l’État.
En témoigne son rôle dans la décision d’ABO de « partager l’héritage » de son père avec la jeunesse gabonaise :
« Au printemps 2015, une évidence s’impose à moi. Je m’en ouvre immédiatement au chef de l’État, au cours d’un rendez-vous dans son immense bureau et en présence de son fidèle aide de camp.
Après un compte rendu précis de mes diligences, je demande au chef de l’État si je peux lui parler, une nouvelle fois, « d’homme à homme ». Il acquiesce. Je réitère mon engagement : régler, de manière égalitaire, la succession du président défunt. En ce sens, il me semble juste qu’une partie de ce qui revient au chef de l’État soit redistribuée au peuple gabonais, notamment à sa jeunesse.
J’observe le président en même temps que lui exprime cette certitude. Son visage s’illumine avant qu’il me réponde : ‘Maître, vous lisez dans mes pensées’.»
Jolie histoire, en effet que seul son interlocuteur pourrait confirmer.
Au fil des 216 pages, l’avocate porte ainsi sa plume de la même façon qu’elle plaide au tribunal : dans l’intérêt d’Ali Bongo Ondimba.
02 juin 2016 à 20h05 — Mis à jour le 03 juin 2016