C’est pour le moins un couac dans la tournée d’Ali Bongo à l’intérieur du Gabon. Depuis plusieurs jours, le chef de l’Etat est en déplacement dans différences provinces pour faire le bilan de son action, écouter les doléances et annoncer ses projets. Or samedi 23 juillet, alors qu’il s’arrêtait dans le district de Bollosoville, dans le département du Haut-Ntem, un député local du PDG, Bertrand Zibi Abéghé, a démissionné en plein meeting.
Chemise blanche, jean, casquette bleue, Ali Bongo est arrivé décontracté à Bollossoville. Sous la musique et les hourras de ses partisans, il a salué la foule, serré des mains avant de s’installer en tribune.
Nous ne pouvons plus continuer dans la gestion scabreuse de notre pays.
Bertrand Zibi Abéghé
Mais l’ambiance bon enfant n’a pas duré. Le député Bertrand Zibi Abéghé a rejoint le micro et aussitôt rappelé que le district était le plus pauvre du pays, que les poteaux électriques plantés en 2005 attendaient toujours le courant, et que les conditions de vie avaient empiré depuis l’indépendance.
Le député a expliqué que le Gabon était en paix mais qu’il avait plusieurs fois frôlé le chaos durant le septennat. Parlant d’Ali Bongo comme un grand frère envers qui il avait toujours été loyal, Bertrand Zibi Abéghé a conclu que compte tenu du climat délétère et morose, où on ne parle plus que de mort d’homme, il démissionnait du parti et quittait son poste de député.
Une annonce fracassante devant des organisateurs médusés et une foule partagée entre acclamations et huées. Ali Bongo lui a répondu du tac au tac, rappelant que le député avait voté tous les budgets à l’Assemblée et qu’il était facile de dénoncer les autres quand on n’avait rien fait. Le président a finalement accusé l’élu de faire un coup de pub pour obtenir un instant de gloire, estimant qu’il s’agissait d’une action commanditée qui ne le surprenait pas.
Cette démission est anecdotique puisqu’elle ne change rien à la majorité parlementaire du PDG.
Alain-Claude Bilie Bi Nzé