L’élection présidentielle a lieu au Gabon dans exactement une semaine, jour pour jour. Il est clair aujourd’hui que cette élection opposera principalement Jean Ping à Ali Bongo, même s’il y a encore une dizaine d’autres candidats en lice. La vérité reste que ces candidats sont tous périphériques, principalement sur le plan de leur capacité à atteindre un vaste électorat.
C’est donc vraisemblablement Jean Ping qui incarnera l’espoir du peuple Gabonais de voir Ali Bongo disparaitre du paysage politique du pays. Par conséquent, c’est donc en nous tournant vers Jean Ping que nous devons marteler notre sempiternelle question : vous êtes-vous donné les moyens de gagner ?
La question mérite d’être amplifiée car c’est sa réponse qui séparera dans une semaine, la possibilité de victoire et d’échec face à Ali Bongo. Il est clair que la population Gabonaise est motivée par l’idée de se débarrasser d’Ali Bongo et qu’elle se rendra aux urnes en espérant que le dénouement sera celui-là. Il est tout aussi évident qu’étant le porteur de cet espoir, il revient à Jean Ping et à son état-major de campagne, de s’organiser pour que la population Gabonaise n’ait pas la gueule de bois le 28 ou le 29 Aout, quand René Aboghe-Ella et Marie-Madeleine Mborantsuo viendront faire leur cinéma en annonçant des résultats qui, si rien n’est fait ici et maintenant, seront fantaisistes.
Lors de son récent passage sur Africa 24, à la question de savoir comment il entend sécuriser les bulletins de votes des populations, Jean Ping a répondu exactement comme le firent André Mba Obame et Pierre Mamboundou en 2009 ; mais aucun d’eux ne fut pourtant déclaré président.
Jean Ping a déclaré qu’il protègerait efficacement le vote des citoyens Gabonais en ayant dans chaque bureau de vote, des brigades anti-fraude, en formant des scrutateurs supposément incorruptibles, en restant postés dans les bureaux de vote pendant le dépouillement, etc. Mais malheureusement, toutes ces mesures ont été en place depuis 1993, mais n’ont jamais créé les conditions d’alternance au Gabon.
En 1993, le régime Bongo se déclara même vainqueur alors que le dépouillement des résultats le donnant battu était en cours. En 2009, c’est la force publique qui est allée disperser les leaders de l’opposition qui faisaient un sit-in devant l’entrée de l’ironiquement nommée cité de la démocratie, avant de proclamer des résultats fantaisistes et de déclarer le couvre-feu sur toute l’étendue du territoire.
Ce blog s’attend à ce que le même scenario se produise dans une semaine, car c’est le seul moyen pour Ali Bongo de rester au pouvoir. Il sait qu’il ne peut pas gagner une élection libre et équitable au Gabon. Nous sommes inquiets que les garanties de Ping nous semblent bien maigres et ressemblent à celles déjà énoncées par le passé par tous les candidats de l’opposition.
Nous ne voulons pas nous réveiller avec une sale gueule de bois le 28 ou 29 Aout 2016, et demandons à l’état-major de campagne de Jean Ping et ceux des ex candidats désormais derrière lui, d’être plus sérieux dans leur promesse de sécuriser le vote des Gabonais. Pour l’instant nous ne voyons pas grand-chose sur le terrain, ils doivent faire mieux et nous démontrer que 2016 ne sera pas 2009 ; car ce blog doute que le peuple Gabonais soit capable d’encaisser un nouveau traumatisme. Alors, Monsieur Jean Ping : vous allez gagner comment ?