Les électeurs gabonais ont commencé à voter samedi pour élire leur président dans un scrutin à un seul tour mettant aux prises deux favoris, le chef de l’Etat sortant, Ali Bongo Ondimba et l’ancien président de la Commission de l’Union africaine Jean Ping, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Dans le quartier populaire de Rio, à Libreville, le bureau de vote, installé dans une école, a ouvert peu avant 08h00 (07H00 GMT), soit avec près d’une heure de retard sur l’horaire prévu. Ailleurs dans la capitale, le vote n’avait pas commencé dans de nombreux bureaux.
L’affluence était faible en ce début de matinée dans la capitale. Au total, quelque 628 000 électeurs sont appelés à choisir leur futur président. Les bureaux doivent fermer à partir de 18h00.
Des dizaines d’observateurs de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine (UA) sont déployés dans tout le pays pour suivre les opérations de vote et de dépouillement. Cette présence va-t-elle garantir une élection « transparente, libre et démocratique » comme l’affirme le pouvoir ?
Fraudes ?
« Nous savons qu’Ali Bongo va essayer de tricher, tout comme il l’a fait en 2009 », a lancé M. Ping, qui a reconnu avoir été lui-même témoin de fraudes quand il était au coeur du pouvoir sous Omar Bongo. Les deux camps se sont accusés vendredi d’organiser des rachats de cartes d’électeurs.
Autre polémique : les listes électorales comportent de nombreuses incohérences, selon un économiste gabonais, Mays Mouissi. Il pointe une soixantaine de localités avec « beaucoup plus d’électeurs inscrits sur la liste électorale que d?habitants ». Beaucoup d’habitants de la capitale Libreville sont inscrits dans leur village d’origine, rétorque le porte-parole du président-candidat, Alain-Claude Bilie-By-Nze.
La communauté internationale a multiplié les mises en garde envers les autorités gabonaises pour qu’elles garantissent des élections « pacifiques et crédibles ». Vendredi, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a exhorté les candidats « à faire preuve de retenue » et « à s’abstenir de toute incitation à la violence » avant, pendant et après le scrutin.
Quel favori ?
Ali Bongo Ondimba, 57 ans, élu en 2009 après la mort de son père Omar resté 41 ans au pouvoir, affronte neuf candidats, dont l’ancien patron de l’Union africaine Jean Ping, 73 ans, plusieurs fois ministre sous Bongo père.
Alors que le président-candidat partait largement favori pour un nouveau septennat face à une opposition dispersée, le rapport de force s’est rééquilibré avec l’alliance de l’opposition autour de Jean Ping le 16 août, deux autres poids lourds de la vie politique locale s’étant désistés en sa faveur.