Dieudonné Minlama Mintogo, candidat indépendant à la présidentielle gabonaise du 27 août, à refusé de rejoindre la coalition de l’opposition au chef de l’État sortant, Ali Bongo Ondimba. Il s’en explique auprès de Jeune Afrique.
Quelles sont les premières tendances du vote?
Je crois que le scrutin sera serré. Ping aurait gagné dans plusieurs bureaux du deuxième arrondissement de Libreville, le fief de son allié Jean Eyéghé Ndong. D’ailleurs, il a fait l’essentiel de ses meetings dans cet arrondissement.
Dans le Woleu Ntem où vous avez voté, comment cela s’est-il passé ?
Moi, je représente l’avenir de l’opposition. C’est pour cette raison que je suis devenu la principale cible des deux camps. J’ai espoir que ce soit un début très important. je crois que si j’avais eu le vingtième des moyens de campagne des autres candidats, j’aurais crevé l’écran. L’essentiel pour moi était de faire passer mon message.
Etait-ce le seul but de votre candidature à cette présidentielle ?
Plus qu’une élection présidentielle, c’était un référendum anti Ali Bongo Ondimba. Avec la question êtes-vous pour ou contre Ali. La discussion, le projet de société, le programme, sont devenus inaudibles. La priorité pour ces opposants était qu’Ali parte. Et si tu ne te joins pas à leur coalition, alors tu deviens l’adversaire.
Ils avaient pourtant négocié avec vous…
Oui chacun d’entre eux : Casimir Oyé Mba, Guy Nzouba Ndama, ont voulu que je me rallie à leur candidature. Dans le même temps, ils négociaient chez Myboto pour désigner un candidat commun. Quand ils ont scellé leur accord, alors ils sont revenus vers moi pour demander de me joindre à eux mais sans aucune base de négociation relative aux programmes. Je ne pouvais pas donner suite. À la fin, même la société civile a été déçue. Elle voulait parler des projets de réforme. Elle s’est retrouvée dans le partage du gâteau et embarquée dans ce référendum pour ou contre Ali. Mais la société civile ne peut pas dire aux Gabonais que ce n’est pas ce qu’elle voulait.
Pourquoi n’avoir pas rejoint la coalition ?
Je ne crois pas que ces gens-là soient vraiment ceux qui devraient incarner l’alternance au Gabon. Ce qui compte pour eux c’est la part du gâteau qui leur revient. Développer l’économie ou relever les conditions de vie des Gabonais, ils n’en ont rien à faire. Soit on marque le pas avec eux, soit Ali continue. Je pense qu’Ali doit continuer.
Georges Dougueli