L’Assemblée nationale du Gabon à Libreville était en flammes mercredi soir après avoir été incendiée par des manifestants descendus dans la rue à l’annonce de la réélection du président Ali Bongo Ondimba, selon plusieurs témoins. «Tout le bâtiment est en train de prendre feu», a indiqué à l’AFP Yannick, présent sur les lieux. Un panache rouge et noir se dégageait dans la nuit au-dessus du palais Léon-Mba, selon des journalistes de l’AFP qui se trouvaient à distance. «Ils sont entrés, ils ont brûlé», indique le même témoin, affirmant que les forces de sécurité auraient reculé.
L’Assemblée nationale se trouve sur le prestigieux boulevard Triomphal, qui dessert de grandes institutions (siège de la télévision d’Etat Gabon Télévision, Sénat, Hôtel de Ville, Centre culturel français, ministère du Pétrole, ambassades de Chine, de Russie et du Liban…).
Les forces de sécurité s’étaient déployées à titre préventif dès mardi après-midi aux points stratégiques de la capitale à la veille de la proclamation des résultats officiels provisoires par la commission électorale. Dès l’annonce de la victoire controversée d’Ali Bongo Ondimba face à l’opposant Jean Ping, des troubles ont éclaté sur les grandes artères entre les forces de l’ordre et des opposants criant «Ali doit partir». L’un des axes principaux, le front de mer de Libreville, était coupé aux abords de la présidence.