Mère Teresa a été proclamée sainte, ce dimanche, mettant un terme à un long processus débuté en 2003. Mère Teresa est morte en 1997 dans la maison mère de sa congrégation, Les Missionnaires de la charité, à Calcutta. Pour assister à l’événement, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées place Saint-Pierre au Vatican.
Avec notre correspondant à Rome, Olivier Bonnel
La messe a commencé par l’hymne de cette année jubilaire de la Miséricorde, dont Mère Teresa fût l’un des plus fameux visages. Puis le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, a dressé le portrait d’Anjezë Gonxha Bojaxhiu, demandant au pape de l’élever à la gloire des autels.
Le pape François a ensuite prononcé la formule de canonisation en latin : « Nous déclarons la bienheureuse Teresa de Calcutta Sainte, décrétant qu’elle soit vénérée en tant que telle par toute l’Eglise. »
La foule s’est mise à applaudir et les cloches des églises voisines se sont mises à sonner. Des reliques de Mère Teresa ont ensuite été exposées devant lesquelles une bougie a été déposée par Marcilio Andrino, ce Brésilien guéri miraculeusement d’une tumeur au cerveau en 2008.
« Il n’y a pas l’alternative à la charité, a déclaré le pape dans son homélie, ceux qui se mettent au service de leurs frères sans même le savoir sont ceux qui aiment Dieu. Mère Teresa a été une généreuse dispensatrice de la Miséricorde divine. Défendant la vie abandonnée et rejetée, elle s’est penchée sur les personnes abattues qu’on laisse mourir au bord des routes. Elle a fait entendre sa voix aux puissants de la terre afin qu’ils reconnaissent leurs fautes face aux crimes de la pauvreté qu’ils ont eux-mêmes créée. »
Parmi les officiels qui se sont déplacés, le ministre des Affaires étrangères de l’Inde, et nombre de ses compatriotes comme Shily George, qui sort des photos de son sac. « J’ai travaillé 16 ans à ses côtés, à Calcutta, au côté des plus pauvres. Regardez, là c’est moi et Mère Teresa », montre-t-elle.
Cultiver son sourire
Beaucoup de fidèles ont été des compagnons de route de Mère Teresa, proches ou lointains. Actuel évêque d’Autun, Mgr Benoit Rivière a rencontré la religieuse au sari au début des années 80 à Marseille. « J’avais été très frappé par son regard. J’ai communié intensément au moment où la foule a applaudi, comme le sentiment que c’était l’humanité entière qui positivement portait cette femme. Il n’y avait pas d’adversaire, il n’y avait que des amis », témoigne-t-il.
Après la messe, les 300 missionnaires de la Charité, présents ce matin place Saint-Pierre, devaient servir un repas à 1 500 pauvres dans le hall de la salle Paul VI, qui jouxte la basilique Saint-Pierre, comme pour montrer que l’œuvre de sainte Mère Teresa est toujours bien vivante.
En canonisant Mère Teresa, le pape François a invité chacun à garder sa bonté et son dévouement, mais surtout à cultiver son sourire, pour le porter « à ceux que nous rencontrons sur notre chemin ». Elle que l’on continue à appeler Mère et qui sera fêtée désormais le 5 septembre.
