Le chef de l’opposition gabonaise Jean Ping a lancé lundi un appel à la grève générale pour protester contre la réélection du président Ali Bongo qu’il a qualifiée de frauduleuse.
Jean Ping, qui s’est lui-même proclamé président du Gabon vendredi soir, déclare dans un communiqué publié sur son site internet que le combat n’est pas terminé, bien que le calme soit revenu dans les rues de la capitale après les violentes émeutes de la semaine dernière qui ont suivi l’annonce des résultats de l’élection présidentielle.
Dans ce communiqué adressé à tous les Gabonais, l’opposant demande à ses compatriotes de ne pas avoir recours à la violence mais de résister en bloquant l’économie du pays.
« Afin de préserver les vies humaines, je vous demande à partir d’aujourd’hui de ne pas user de violence mais de résister par le blocage économique du pays. Je vous propose de cesser toute activité et de commencer une grande grève générale », déclare Jean Ping, qui revendique la victoire à l’élection présidentielle du 27 août avec un score de 58%.
Les violences qui ont suivi l’annonce des résultats du scrutin mercredi dernier – avec un très faible écart en faveur du président sortant – ont fait au moins six morts. Un millier de personnes ont été arrêtées.
La famille Bongo dirige le Gabon depuis un demi-siècle. Ali Bongo, qui a succédé à son père Omar à la mort de celui-ci en 2009, a été déclaré vainqueur avec 49,80% des suffrages contre 48,23% pour Jean Ping, soit moins de 6.000 voix d’écart. Dans la capitale Libreville, le trafic routier a commencé à reprendre lundi le long des grands boulevards. Il n’était pas possible de dire si l’appel de Jean Ping avait été entendu. Ali Bongo nie les accusations de trucage du scrutin présidentiel.