Bureau de vote à Libreville, le 27 août 2016. Après la réélection contestée d’Ali Bongo, l’UE, les Etats-Unis et la France ont demandé la publication des résultats de tous les bureaux de vote du Gabon.Bureau de vote à Libreville, le 27 août 2016. Après la réélection contestée d’Ali Bongo, l’UE, les Etats-Unis et la France ont demandé la publication des résultats de tous les bureaux de vote du Gabon. afp.com/MARCO LONGERAI
Après la victoire contestée d’Ali Bongo à élection présidentielle, la mission d’observation de l’Union européenne a conclu à « une évidente anomalie » dans l’une des provinces du Gabon.
Nouveau geste de défiance envers Ali Bongo. Une semaine après l’annonce de sa victoire, la mission d’observation de l’Union européenne a émis des réserves sur les conditions de la tenue du scrutin présidentiel du 27 août.
« Une analyse portant sur le nombre de non-votants et des bulletins blancs et nuls révèle une évidente anomalie dans les résultats finaux du Haut-Ogooué », a déclaré ce mardi l’observatrice en chef de l’UE, Mariya Gabriel. Cette province de l’est du pays qui a officiellement enregistré un taux de participation de 99,93% a permis au président sortant d’être réélu d’une courte tête.
L’opposant Jean Ping qui s’est se proclamé « président élu » au lendemain de l’élection, réclame depuis lors un recomptage des voix, bureau de vote par bureau de vote afin de chasser Ali Bongo.
Dans la matinée de ce mardi, le ministre de la Justice Séraphin Moundounga a démissionné et, lui aussi, appelé à un recomptage des voix. L’Union européenne, les Etats-Unis et la France -ancienne puissance coloniale- avaient quant à eux demandé la publication des résultats de tous les bureaux de vote du Gabon.
Manuel Valls recommande « un nouveau décompte »
Ce mardi, le Premier ministre français Manuel Valls s’est lui aussi exprimé pour suggérer un nouveau décompte. Il s’exprimait sur la sécurité des 15 000 Français qui vivent et travaillent au Gabon » et demandait aux autorités gabonaises que « tout soit fait » pour retrouver « une quinzaine » de ressortissants français dont Paris est sans nouvelles.
« Il faut un processus électoral clair, a affirmé Manuel. Valls sur RTLNous avons déjà eu cette expression, il y a contestations et doutes ». Les violences après l’annonce de la réélection d’Ali Bongo ont fait trois morts -sept, selon l’AFP- d’après le ministère gabonais de l’Intérieur.
« Les observateurs européens sur place ont émis des critiques sur la base de faits objectifs, a ajouté Manuel Valls. La sagesse commanderait de faire un nouveau décompte des résultats ».