Alors que la vie normale reprend difficilement, le ministre de la Justice, Séraphin Moundounga, a annoncé sa démission le 5 septembre, tandis que l’opposant Jean Ping appelle à la grève générale.
“Coup de tonnerre sous le ciel déjà tumultueux du pouvoir gabonais”, écrit le quotidien burkinabé L’Observateur Paalga. Moins d’une semaine après l’annonce des résultats de la présidentielle, le ministre de la Justice gabonais et deuxième vice-Premier ministre, Séraphin Moundounga, “a claqué bruyamment la porte” en annonçant sa démission du gouvernement et du Parti démocratique gabonais (au pouvoir).
En rendant son tablier, Séraphin Moundounga se joint à l’opposition pour réclamer le recomptage des résultats du scrutin présidentiel du 27 août, dont les résultats, annoncés le 31 août, ont donné le président sortant Ali Bongo vainqueur avec 49,8 %, contre 48,23 % pour Jean Ping.
Violences après la présidentielle : plus de 1 000 manifestants arrêtés
Dans une déclaration diffusée sur la chaîne de télévision privée TV+, le désormais ancien ministre a décidé de “prendre congé, d’une part, du Parti démocratique gabonais, et de [se] décharger de [ses] fonctions de membre du gouvernement… pour pouvoir bénéficier de [sa] totale liberté”, rapporte GabonLibre, avant de commenter : “Il semblerait que les désaccords entre lui [Séraphin Moundounga] et Ali Bongo, et surtout les récentes exactions perpétrées sur les populations, aient accéléré le divorce entre les deux hommes, et beaucoup n’auraient jamais parié sur une telle issue.”
Ping appelle à la grève
La démission de Moundounga intervient alors que l’opposant Jean Ping, battu à la présidentielle, continue de revendiquer la victoire. Afin de contraindre son rival Ali Bongo à quitter le pouvoir, il a lancé un appel aux Gabonais pour “commencer une grande grève générale” :
Nous ne pouvons accepter sans réagir que les Gabonais se fassent ainsi assassiner comme des bêtes. Nous devons résister par tous les moyens pour faire tomber ce tyran et, croyez-moi, il est sur le point de tomber.”
La France inquiète
Les troubles violents qui secouent le Gabon depuis l’annonce de la réélection d’Ali Bango auraient fait 7 morts, alors qu’un millier de personnes ont été arrêtées ces derniers jours. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault, s’est dit vivement préoccupé par le sort d’une dizaine de personnes possédant la double nationalité franco-gabonaise et ne peuvant être localisées, souligne GabonLibre dans un autre article.
Mariame Chouta