L’opposition gabonaise a jusqu’à jeudi après-midi pour déposer un recours contre les résultats contestés de l’élection présidentielle ayant précipité le pays dans la crise, mais n’a pas encore annoncé sa décision.
La date limite des recours devant la Cour constitutionnelle est fixée à jeudi, 16H00. Mais Jean Ping, le candidat de l’union de l’opposition arrivé juste derrière le président sortant Ali Bongo Ondimba selon les résultats officiels, et qui s’est autoproclamé président élu, affirme que la Cour est totalement inféodée à la présidence.
Mercredi, à la veille de la date butoir, Ali Bongo, 57 ans, a contre-attaqué, martelant que la saisine de la Cour constitutionnelle était l’unique solution envisageable de sortie de crise.
S’exprimant sur la radio française RTL, mais aussi sur RFI et Europe-1, le président sortant a également balayé d’un revers de la main toute possibilité d’un recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote, demandé par Jean Ping, et par la France. M. Bongo a répété qu’une telle disposition n’était pas prévue par la loi électorale et relevait exclusivement d’une décision de la Cour.
M. Ping n’avait pas annoncé mercredi en fin de journée s’il avait décidé ou non de saisir le tribunal. « Nous verrons », s’est borné à répondre son coordonnateur de campagne René Ndemezo Obiang à la presse qui l’interrogeait sur ce point. L’opposition semble tiraillée : la communauté internationale est favorable à la voie de recours légale, mais si la Cour constitutionnelle, que l’opposition accuse d’être biaisée, déboute la demande, Jean Ping sera lié par cette décision.
Une délégation de chefs d’États de l’Union africaine est toujours attendue à Libreville pour tenter de désamorcer la crise. Dans l’attente d’un dénouement, la vie tourne au ralenti, même si quelques titres de la presse – d’opposition comme proche du pouvoir – ont reparu jeudi, après plus d’une semaine de paralysie.
Par Jeune Afrique avec AFP