Le bras de fer entre Ali Bongo Ondimba, président de la République sortant par ailleurs réélu à l’issue de la récente élection présidentielle et Jean Ping qui affirme avoir été « démocratiquement élu », se poursuit. Pour tenter de mettre fin à cette crise, l’Union Africaine (UA) annonce l’envoi au Gabon d’une délégation composée de chefs d’Etats du continent.
Le Gabon englué dans une crise post-électorale reçoit à partir du vendredi 9 septembre une délégation A l’origine de cette visite, les violences nées des résultats contestés par l’opposant Jean Ping, candidat à la récente élection présidentielle et par une partie de la population gabonaise qui revendique le changement au sommet de l’appareil exécutif au même titre que ce dernier.
Pour tenter d’établir un dialogue entre le camp du président de la république sortant, Ali Bongo Ondimba, par ailleurs vainqueur du scrutin présidentiel selon le verdict de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) et son adversaire Jean Ping soutenu par une coalition de membres de l’opposition gabonaise et par des représentants de la société civile, l’UA annonce dans un communiqué diffusé par Idriss Déby, président en exercice de l’UA, l’arrivée au Gabon d’une délégation essentiellement composée de chefs d’Etats africains, de représentants de l’UA et des Nations unies.
Selon le communiqué de l’UA, « Le président Idriss Déby est en contact avec les différentes parties prenantes qui sont en train de définir clairement l’objet de cette mission pour avoir un consensus. Mais une chose est claire : s’il y a eu des contentieux, ils vont avec l’assistance de l’Union Africaine, à avoir une solution vraiment durable. Une solution que les parties prenantes prendront entre elles. Le recomptage, si telle est leur décision ».
Selon les dispositions prévues par la loi gabonaise, la partie plaignante dispose de huit jours après la publication des résultats par la Cenap pour constituer un dossier pour le contentieux électoral afin de poser un recours auprès de la Cour Constitutionnelle, c’est ce jeudi 8 septembre 2016 à 16 h que ce délai expire.
« Une institution peu crédible » selon les partisans de Jean Ping pour qui aller à la Cour Constitutionnelle semble inutile car là-bas, estiment—ils, « les dés sont pipés d’avance » en raison notamment des liens étroits qui unissent la présidente de l’institution Marie-Madeleine Mborantsuo à Ali Bongo Ondimba.
Par conséquent, le cycle des contestations post-électorales semble bien loin d’être fini.