Au Gabon, les habitants subissent depuis plusieurs jours de sérieux dysfonctionnement sur les réseaux internet et téléphonique. Les problèmes ont commencé le soir des résultats, dans la nuit du 31 août au 1er septembre, internet a été complètement coupé. Même chose pour les SMS sur les opérateurs téléphoniques. Une situation qui a duré plusieurs jours jusqu’à un rétablissement partiel d’internet dans la journée, avec un débit très lent. Toujours rien du côté des SMS. Les autorités n’ont jusqu’ici pas donné d’explication sur cette situation qui agace particulièrement les Gabonais.
Quartier Nombakélé, un cyber café équipé d’une vingtaine d’ordinateurs n’a quasi aucun client. Après plusieurs jours de coupure totale, internet est revenu, mais le débit est lent. Steed est étudiant, âgé de 25 ans, il déplore cette situation : « C’est plus lent que d’habitude, on est limité sur certaines données. Ça rendait les gens suspicieux parce qu’on se disait que si la messagerie est coupée, internet ne passe plus, peut-être que les appels sont sur écoute. Donc il y avait un climat vraiment de stress qui s’installait. Mais heureusement, petit à petit je crois qu’on revient sur de meilleures bases ».
Même morosité au cyber café Aniam Télécom. Samba Diao est l’un des responsables. Il doit fermer l’établissement plus tôt chaque soir : « C’est-à-dire qu’à 18 heures il n’y a plus de connexion. Il n’y a plus personne. Avant on restait jusqu’à 23 heures, maintenant on ferme à 20 heures. C’est une grande perte chez nous ».
Personne ne croit à une panne. Tout le monde pointe du doigt les autorités. « Ce n’est pas une panne, ça, c’est le gouvernement. C’est quoi la démocratie s’il n’y a pas la liberté d’expression ? Les réseaux sont bloqués. J’ai des frères qui sont à l’étranger, mais je ne peux pas les appeler tout le temps. Le coût, vraiment à l’international, ce n’est pas facile. Donc avec les réseaux sociaux, on arrive à prendre des nouvelles de nos frères qui sont aux Etats-Unis, à gauche et à droite », explique Willy, 25 ans, rencontré à Cité Damas.
Le jour du vote, le ministère de l’Intérieur avait déclaré qu’aucune coupure des télécommunications ou des réseaux sociaux n’était prise ou envisagée. C’était trois jours avant les résultats et le début des émeutes.