« Je félicite le président Ali Bongo pour sa réélection » : ce tweet de Jean-Marie Le Pen, le 31 août, demeure à ce jour le seul message de félicitations public adressé par un responsable politique français au chef de l’État gabonais depuis le scrutin du 27 août.
Une prise de position rapidement contredite par le vice-président du Front national (et compagnon de Marine Le Pen) Louis Aliot, qui a demandé et obtenu la mise à l’ordre du jour de « la crise électorale et démocratique au Gabon » à la session plénière du Parlement européen, dont il est membre, le 13 septembre. Une prise de position que le FN partage avec… le groupe des Verts à la même assemblée.
À Paris, le groupe d’amitié France-Gabon, au Palais-Bourbon, fort de 35 élus, n’a pas encore fait entendre sa voix. L’unanimité n’y règne pas vraiment. Si le député Bernard Debré s’est prononcé pour le recomptage des voix, ses collègues des Républicains Alain Marsaud et Patrick Balkany prônent une prudente neutralité.
Rappel à l’ordre au PS
Tout comme, apparemment, les socialistes François Loncle et David Habib. Ces deux derniers accompagnaient Jean-Marie Le Guen lors de sa visite à Libreville en mai, au cours de laquelle le secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement avait été longuement reçu en tête à tête par Ali Bongo Ondimba.
Le Guen est d’ailleurs de ceux qui n’ont pas apprécié le communiqué au vitriol du Parti socialiste français, lequel a pris parti dès le 28 août pour Jean Ping. Rappelé à l’ordre par l’Élysée et Matignon, le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis a plaidé l’excès de précipitation de ses collaborateurs chargés des questions africaines.