Tous les yeux sont fixés sur la Cour constitutionnelle, saisie notamment par l’opposant Jean Ping. La Cour constitutionnelle qui « rendra sa décision en principe le 23 septembre prochain, au plus tard, précise le site d’information GabonActu, conformément au délai de 15 jours prescrit par la constitution. (…) Le recours le plus attendu a été déposé par Jean Ping, donc, qui revendique sa victoire ‘volée’, selon lui par Ali Bongo Ondimba donné vainqueur du scrutin du 27 août dernier, selon les résultats provisoires publiés par le ministre de l’Intérieur. » En principe, poursuit GabonActu, « ces recours ouvrent droit à un recomptage des voix réclamé par les partenaires du Gabon, Etats-Unis, France et Union européenne, suite à la victoire contestée du président sortant. Celui-ci refusait catégoriquement que ce recomptage soit effectué à la CENAP, la Commission électorale nationale autonome et permanente, cela n’étant pas prévu par la loi. »
Pour sa part, pointe GabonReview, autre site d’information gabonais, « Smaïl Chergui, le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union Africaine, présent à Libreville pour préparer la mission avortée de médiation, a indiqué que le recomptage des voix était une orientation saine assurant le respect des voix du peuple. (…) Indubitablement, relève le site gabonais, avec cette sortie de Smaïl Chergui, l’UA est également favorable au recomptage de voix, comme l’a préconisé, dès le début, la Mission des observateurs électoraux de l’Union européenne ainsi que plusieurs capitales occidentales. »
En toute transparence ?
En tout cas, « espérons que la Cour constitutionnelle aura le courage de trancher en faveur du plus légitime », s’exclame Le Pays au Burkina. Et en l’espèce, pointe le journal, « tous les observateurs sont unanimes sur le caractère +flou et incohérent+ de certains résultats enregistrés, notamment dans le fief du président sortant. Et la communauté internationale attend de cette Cour, que l’on dit inféodée au pouvoir en place, qu’elle tranche le litige en toute transparence. En plus de la guerre des chiffres dans le Haut-Ogooué, il y a des odeurs nauséabondes de corruption électorale qui commencent à se dégager de la fameuse CENAP, puisqu’au moins un commissaire a reconnu avoir empoché une forte somme ; 50 millions de FCFA auraient été gracieusement offerts par le camp d’Ali Bongo au vice-président de la CENAP et à un autre agent électoral, pour apposer leur signature au bas des procès-verbaux aujourd’hui querellés. Evidemment, la Cour ne se prononcera pas sur cet acte de corruption, mais il est de son devoir, estime Le Pays, de dire au peuple gabonais si oui ou non, plus d’une centaine de PV de dépouillements ont été camouflés à dessein par la CENAP, et s’il y a eu ou non 11.000 abstentions dans le Haut-Ogooué comme le prétend l’opposition, rendant du coup improbable le taux de participation de 99,93% dans cette province, présenté par la commission électorale. Voilà donc des questions simples, conclut le quotidien burkinabé, qui ne nécessitent pas de contorsions juridiques pour être élucidées. Et les membres de la juridiction suprême du Gabon devraient avoir à l’esprit l’intérêt supérieur de leur pays qui, il faut bien le dire, se trouve dans le respect du choix des électeurs et non dans le tripatouillage des résultats au profit d’un camp, fût-il puissant et impitoyable. »
Haftar, l’homme de situation en Libye ?
A la Une également, la crainte d’un regain de violence en Libye… Les forces du général Haftar, liées au parlement non-reconnu de Tobrouk, se sont emparées de deux terminaux pétroliers dans le Nord-Est du pays. Le GNA, le gouvernement d’union nationale, reconnu par la communauté internationale, appelle ses troupes à reprendre le contrôle de ces deux terminaux. Et finalement, si c’était lui l’homme de la situation ?, s’interroge le quotidien Aujourd’hui à Ouaga. « Considéré comme un militaire félon par le gouvernement légal, le général Haftar n’en continue pas moins de rendre service à la Libye, estime le journal, son pays livré aux forces centrifuges que sont les tribus orphelines de Kadhafi et surtout ses supplétifs, mués en djihadistes. (…) Si les hommes de l’armée nationale libyenne fidèle à ce général Haftar parviennent ainsi à des actions d’éclat, pointe le quotidien ouagalais, c’est que non seulement le GNA n’est pas à la hauteur de l’enjeu sécuritaire, il n’y a qu’à voir comment ses troupes même avec l’aide américaine ahanent à extirper les djihadistes de l’EI de Syrte pour s’en convaincre, mais, il y a également de plus en plus comme un fléchissement de la communauté internationale à l’égard de ce général renégat. Qu’il ait un passé sulfureux, qu’il soit considéré comme ‘l’homme des Américains’, qu’il ait barboté dans des affaires louches au sein du Conseil national de transition, alors qu’il en était un des chefs militaires, tout cela est plausible. Mais, s’interroge Aujourd’hui, un semblant de réunification de la Libye, la sécurisation des puits de pétroles, bref, le retour à une Libye presque normale ne valent-ils pas de pactiser avec ce diable de Haftar ? »