Depuis que la communauté internationale et de nombreux gabonais sont suspendus aux lèvres de la Présidente de la Cour Constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuou, qui est face à un choix cornélien, le Gabon tourne pour ainsi dire au ralenti, et ce, dans tous les secteurs d’activités.
Voilà bientôt plus d’un mois que la machine gabonaise est grippée. Election présidentielle oblige ! Tout est parti de la récente tournée républicaine entamée par le Président sortant et candidat à sa propre succession, Ali Bongo Ondimba. Une tournée républicaine de fin de mandat perçue dans l’entendement de nombreux observateurs de la sphère politique nationale voire de plusieurs travailleurs comme une ouverture avant l’heure du « bal électoral ». A ce moment précis les administrations ont commencé à se dépeupler comme peau de chagrin. S’en suivra la campagne électorale, longue de deux semaines, ouverte le 13 août dernier.
Entre militantisme patenté et psychose entretenue çà et là, impossible d’obtenir la moindre signature dans l’administration gabonaise. Surtout que celle-ci travaille d’ordinaire à son propre rythme. Un euphémisme ! En effet, c’est un truisme d’affirmer que la majeur partie des fonctionnaires se tournent les pouces à longueur de journée, d’où l’absentéisme chronique enregistré dans l’administration gabonaise.
Et intervint l’annonce des résultats !
Après l’annonce des résultats provisoires de la présidentielle donnant Ali Bongo Ondimba vainqueur devant Jean Ping, des violences post-électorales ont éclaté dans plusieurs villes du pays, paralysant encore un peu plus l’activité socio-économique. Et comme si ce n’était pas suffisant, les autorités ont eu l’ingénieuse idée de priver les gabonais d’internet. Du coup, les banques, agences de voyages, sites d’information en ligne, pour ne citer que ces secteurs d’activités ont enregistrés d’énormes préjudices.
Internet, signalons-le au passage, est toujours plus ou moins verrouillé. Car disponible juste pendant les horaires administratives et les réseaux sociaux encore inaccessibles, et ce, malgré l’appel lancé par l’ONU. Appel inhérent au respect des règles démocratiques et des libertés fondamentales dont celle de s’exprimer librement.
En attendant le verdict de la Cour Constitutionnelle ?
Si pour l’heure les choses semblent progressivement revenir à la normale, il n’en demeure pas moins vrai que d’autres perturbations ne sont pas à exclure. En effet, s’il advenait que Marie-Madeleine Mborantsuou emboite le pas à la Commission électorale nationale autonome et permanente, CENAP, en confirmant la victoire d’Ali Bongo Ondimba, les partisans de l’alternance politique sont prêts à défendre leurs votes par tous les moyens possibles, comme l’a déclaré Jean Ping à plusieurs reprises. Point besoin d’être savant pour prédire d’autres violences post-électorales donc une nouvelle paralysie professionnelle. Dans tous les cas les yeux sont rivés sur la Cour Constitutionnelle. Laquelle cour est entre le marteau et l’enclume.