Le camp d’Ali Bongo et celui de Jean Ping continuent de se faire face, alors que le camp présidentiel vient de déposer son contre-argument à la Cour constitutionnelle, pour contester le recours de Jean Ping.
L’un des signes de la tension, c’est l’appel d’Ali Bongo Ondimba au cours d’une allocution radiotélévisée, lors de laquelle le président officiellement réélu a appelé au calme et à la retenue. Mais de nombreux observateurs craignent une explosion de la violence après la publication des résultats définitifs de cette présidentielle. C’est ce qu’estime également le journaliste et analyste politique Seidick Abba:
« Ce que le candidat Jean Ping a dit est très clair: si la Cour ne fait pas un arbitrage équitable, le peuple gabonnais va prendre ses responsablités. À un moment donné, l’hypothèse d’un partage du pouvoir a été avancée, mais cela me semble impossible en raison du niveau avancé de haine entre les camps… »
Cette peur du lendemain incertain est partagée par de nombreux Gabonais, comme Serge Lungu qui enseigne la géographie politique et la géopolitique à l’Université Omar Bongo de Libreville:
« Nous avons connu la même chose au lendemain de l’élection présidentielle de 1993, celles de 1998, 2005 et en 2008. Mais ce qui s’est passé cette année me paraît assez inédit en termes de violence, puisque contrairement aux années antérieures, aujourd’hui, nous vivons la peur au ventre ».
Juste après la publication des résultats provisoires de cette présidentielle, diverses sources avaient signalé le recrutement par les deux parties de mercenaires, des informations difficilement vérifiables.