A la faveur d’une réunion avec le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, les chefs d’établissements d’enseignement supérieurs publics ont déclaré l’impossibilité de reprendre les activités en raison de la crise politique actuelle.
Annoncée par certains chefs d’établissement d’enseignement supérieur publics, il y a quelques semaines, la reprise des cours semble loin d’être effective. A la faveur d’une réunion de prise de contact organisée le 19 septembre avec Désiré Guedon, nouvellement nommé à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, les recteurs d’universités et directeurs généraux de grandes écoles ont affirmé attendre la fin du processus électoral en cours avant d’envisager la rentrée académique 2016-2017.
Pour le recteur de l’Université Omar Bongo (UOB), Marc-Louis Ropivia, le risque réside précisément dans le fait que des enseignants et nombre d’étudiants sont connus comme des acteurs politiques. Or, selon lui, il s’agit d’individus «porteurs de germe de déstabilisation», en raison de leur prise de position politique. Toute reprise précipitée avant la prestation de serment du président de la République élu pourrait donner lieu à des manifestations violentes au sein de l’université, pouvant inévitablement se déporter à l’extérieur de celle-ci. Par ailleurs, a-t-il poursuivi, la détention de Jean Rémy Yama, le président du Syndicat des enseignants et chercheurs (Snec), et les chantiers inachevés des voiries et du campus universitaires apparaissent également comme autant de raisons ne permettant pas d’envisager une rentrée dans les meilleurs délais.
Si la situation de crise générée par le scrutin présidentiel du 27 août dernier a également été évoquée par d’autres responsables d’établissements d’enseignement supérieur pour justifier leur réticence à reprendre les cours, la question des budgets a aussi été abordée au cours cette réunion. Le recteur de l’Université des sciences de la santé (USS) a notamment déploré que son établissement n’ait pas de budget de fonctionnement depuis janvier 2016. A l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM), la rentrée est principalement compromise par le retard du paiement des heures supplémentaires aux enseignants pour la période 2015-2016. Un retard dû à un budget de fonctionnement payé à 40%. A l’Ecole nationale supérieure (ENS), où la rentrée administrative est timide depuis quelques semaines, le même problème de budget est connu.
A l’Institut supérieur de technologie (IST), à l’Institut universitaire des sciences de l’organisation (IUSO) et à l’Institut national des sciences de gestion (INSG), c’est le paiement des vacations aux enseignants qui pose également le plus de problème. Les responsables de ces établissements ont déploré l’absence de budget de fonctionnement, quand à l’Ecole normale supérieure d’enseignement technique (ENSET), tout semble aller pour le mieux. Seule la crise politique actuelle ne permet de reprendre les enseignements.