Les choses s’accélèrent au Gabon. Le recomptage des résultats de la présidentielle a commencé à la Cour constitutionnelle. Un moment très attendu, alors que la réélection du président Ali Bongo est contestée par l’opposition. Le camp de Jean Ping exigeait un recomptage des procès-verbaux dans le Haut Ogooué, la province où le chef de l’Etat a obtenu 95% des voix.
Depuis le début d’après-midi, calculette en main, les 9 juges constitutionnels et plusieurs juges assistants passent en revue les PV des quelque 2 800 bureaux de vote du pays. L’opération se fait finalement sous le regard d’observateurs étrangers. Une délégation de 5 juristes de l’Union africaine (UA) participe au recomptage. Ils viennent du Tchad, du Niger, du Cap-Vert et du Togo et sont supervisés par un envoyé spécial de la présidence de la commission de l’UA.
Trois sont arrivés ce mercredi matin. Les deux autres sont attendus dans la soirée. Le recomptage se fait donc sans représentants des candidats, alors que l’opposition avait demandé la création d’une commission paritaire pour suivre la procédure. « Chaque camp est partial, alors que les observateurs étrangers, eux, sont neutres. Leur mandat dit bien qu’ils sont témoins, objectifs et responsables », confie une source à la Cour constitutionnelle.
Les magistrats ont toutefois en main les éléments versés par les deux camps. L’opposition a notamment transmis 174 PV du Haut-Ogooué démontrant, selon elle, la victoire finale de Jean Ping.
Le pouvoir lui a déposé des PV de différentes régions, notamment de l’Esturaire, sur des irrégularités présumées du camp de Jean Ping. Après le recomptage, le juge rapporteur doit présenter ce jeudi après-midi son rapport final en audience publique. Les 9 juges se retireront ensuite pour délibérer avant de rendre leur verdict d’ici vendredi.