La plus haute instance du Gabon a tranché le contentieux électoral. La Cour constitutionnelle a confirmé les résultats de l’élection présidentielle du 27 août et la victoire du président sortant Ali Bongo Odimba face à Jean Ping. A l’approche de sa décision, vendredi, la tension est montée à Libreville. Les rues se sont vidées dans la peur de nouvelles violences. Le 31 août dernier, l’annonce des résultats, qui donnaient une courte victoire au président sortant, avait provoqué des émeutes meurtrières dans la capitale et dans plusieurs villes du pays.
La Cour constitutionnelle gabonaise a validé dans la nuit de vendredi à samedi la réélection du président Ali Bongo Odimba. La plus haute instance du pays a rejeté l’essentiel du recours de Jean Ping.
Après un très long exposé des motifs, vendredi soir, la Cour constitutionnelle a annoncé qu’elle rejetait la requête de Jean Ping sur le fond.
Tout en modifiant partiellement les résultats du scrutin du 27 août, La Cour constitutionnelle a indiqué qu’Ali Bongo gardait une avance sur son rival. Lors de l’audience, elle a affirmé que le président sortant avait obtenu 50,66% des suffrages contre 47,24% à Jean Ping.
Le rival du président sortant demandait le recompte des voix pour la province du Haut Ogooué, fief d’Ali Bongo. Lors de l’élection présidentielle, ce dernier avait officiellement obtenu 95% des voix pour 99% de participation. De quoi lui garantir à l’échelle du pays une avance de quelque 5 000 voix sur Jean Ping, sur un peu plus de 325 000 électeurs, selon les résultats de la commission électorale.
Ali Bongo appelle à un « dialogue politique »
A l’annonce de cette décision, Ali Bongo a rapidement réagi. « J’appelle tous les responsables politiques, y compris les candidats malheureux à l’élection du 27 août, à un dialogue politique », a-t-il déclaré dans une allocution retransmise à la télévision. Pas de réaction pour l’heure dans le camp de Jean Ping.
Le 31 août, à l’annonce des résultats provisoires, des émeutes d’une violence inédite avaient éclaté dans la capitale, mais aussi en province. Et vendredi, dans l’attente du verdict de la Cour, les rues de Libreville sont restées vides, les habitants redoutant de nouvelles violences.
Il s’agit du deuxième mandat pour Ali Bongo Odimba, 57 ans, élu en 2009 à la mort de son père, Omar Bongo, lors d’une élection déjà controversée.