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Gabon: démission d’un général après l’opération contre un journal d’opposition

Au Gabon, un haut responsable de la police vient de démissionner. Le départ du chef des services de renseignements, Célestin Embinga, est une conséquence d’une descente musclée au journal d’opposition Echos du Nord la semaine dernière. Le 3 novembre, des agents armés en civil avaient fait irruption dans les locaux du groupe de presse et 14 personnes avaient été interpellées. Le lendemain, la rédactrice en chef adjointe avait à son tour été arrêtée. Cela après un article mettant en cause le général Embinga dans des malversations et une tentative présumée de coup d’Etat.

Le général Embinga a présenté sa démission au ministre de l’Intérieur. Lambert Matha a pris acte et rejeté la faute sur le chef des renseignements. Dans un communiqué, le ministre parle d’une « initiative unilatérale » de la Direction de la documentation, les services de renseignements (que les Gabonais appellent encore Cédoc). Lambert Matha affirme qu’après les arrestations, il a lancé une enquête administrative qui a conclu à une « violation manifeste des lois » et des libertés fondamentales. Le ministre dénonce au passage des « voies de fait », ajoutant que le général avait démissionné pour que ses services ne soient pas discrédités.

L’Intérieur se désolidarise donc de ces interpellations alors que pendant l’affaire, le porte-parole du gouvernement les avait justifiées. Alain-Claude Bilie Bi Nzé avait dénoncé le travail de « pseudo journalistes » écrivant des articles « sans fondement ». Le ministre avait dit qu’ils étaient interpellés dans le respect de leur droit. Sauf que, quelques heures après, les prisonniers avaient été libérés et certains se sont même dit victimes de mauvais traitements, voire de tortures.

Le groupe Nord Edition lui n’en reste pas là. Pour Jonas Moulenda, le directeur de la rédaction de Faits Divers, le général Embinga démissionne suite à des pressions. L’officier serait un bouc émissaire et les arrestations avaient été ordonnées par la présidence. Jonas Moulenda affirme que le pouvoir veut montrer que tous ceux écornant son image peuvent être sacrifiés. Le groupe de presse a prévu de porter plainte contre les renseignements, le général Embinga ou encore le ministre Bilie Bi Nzé.

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