L’ONG Initiative développement, recherche conseil Africa (IDRC-Africa), propose de repenser les fonctions et la place de l’agriculture dans la société gabonaise, en redonnant aux actifs agricoles leur rôle social, économique et écologique.
Convaincue que les petits exploitants agricoles peuvent transformer le paysage rural et déclencher une nouvelle révolution agricole durable au Gabon, l’ONG Initiative développement, recherche conseil Africa (IDRC-Africa) en collaboration avec ses partenaires, se propose de mettre en place une nouvelle vision de l’agriculture à travers une «charte de l’agriculture paysanne».
Cet outil se veut être un document à destination des décideurs et des acteurs du secteur agricole afin d’analyser les systèmes de production ; mettre en évidence les éléments du cadre politique qui influent sur les modes de production et faire des propositions pour mettre en place une agriculture paysanne, compétente et inscrite dans un développement durable.
«Plus que jamais, il convient de repenser les fonctions et la place de l’agriculture dans la société gabonaise. Il faut redonner aux actifs agricoles leur rôle social, économique et écologique, afin de considérer la production agricole dans sa globalité. L’agriculture paysanne (locale) a l’ambition de répondre à cet objectif, quand on sait que notre pays dépend à plus de 60% des importations alimentaires», a déclaré le coordonnateur des programmes à l’ONG IDRC-Africa, Hervé Omva Ovono.
Selon l’ONG les petits exploitants fournissent plus de 80 % de la nourriture consommée dans les pays en développement, en particulier en Asie du Sud et en Afrique sub-saharienne. Ils contribuent ainsi à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté. Grâce à leur savoir-faire et à leur connaissance approfondie des écosystèmes locaux, les petits exploitants détiennent beaucoup des solutions pratiques pour la mise en œuvre d’une nouvelle révolution agricole durable. Ils ont besoin d’être soutenus pour les effets positifs qui découlent de leur type de production, d’autant plus qu’il est difficile de faire le lien entre les pratiques culturales au niveau d’une exploitation et les changements majeurs affectant les écosystèmes.
«Notre objectif est la consolidation des fondamentaux du secteur en nous appuyant sur des méthodes de travail adapté aux réalités sociologiques et anthropologiques de nos populations. Ces spéculations doivent aussi cadrer avec les habitudes alimentaires des populations. Favoriser l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire sur le marché national notamment à travers : L’augmentation de la production des principales spéculations consommées au Gabon. L’organisation du circuit de distribution de ces denrées. Consolider et améliorer l’environnement du secteur notamment à travers par l’augmentation de l’attractivité du secteur. L’opérationnalisation de la gouvernance. Le renforcement du système national de formation, de recherche et de conseil agricole», a indiqué Hervé Omva Ovono.
Cette initiative s’appuie sur deux grands types d’exploitations pour le développement de paysanne à savoir: petites exploitations périurbaines et petites exploitations villageoises. «Au Gabon, tandis que se mettent en place des projets coûteux et à la rentabilité incertaine, l’économie paysanne, affaiblie par l’exode des jeunes et handicapée par l’isolement des villages, n’est toujours pas en mesure de répondre aux besoins du marché urbain. Un obstacle majeur à son développement tient à l’inorganisation du commerce et des transports», fustige le coordonnateur des programmes de l’ONG IDRC-Africa.
«C’est fort de ce constat et vue les besoins urgent du Gabon nous avons pensé qu’il était nécessaire de mettre en place un outil capable de contribuer de manière significative à une meilleure prise en compte des activités de ces acteurs capables de jouer un rôle très important sur le plan de la sécurité alimentaire, la lutte contre la pauvreté mais aussi la diversification de notre économie», a conclu Hervé Omva Ovono.