Si elle a salué les efforts du Gabon dans les mesures visant à contrer les conséquences du choc pétrolier, l’institution monétaire internationale a cependant invité le pays revoir sa copie en matière de dépense publique.
Le choc pétrolier actuel était au cœur d’une séance de travail, le 23 novembre à Libreville, entre le Premier ministre, le ministre de l’Economie et le chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) au Gabon. Au terme de ces échanges, le représentant du FMI s’est dit optimiste sur l’évolution de l’économie et les mesures prises par le gouvernement gabonais, pour faire face à la crise pétrolière.
Pour Alex Segura Ubiergo, en effet, la situation économique du Gabon est loin d’être alarmiste, en dépit du contexte de conjoncture internationale et de baisse des recettes liées au pétrole. «Les efforts du gouvernement dans les secteurs de l’agriculture, du bois et des services sont de nature à atténuer les conséquences du choc brutal des cours du pétrole», a-t-il affirmé, soulignant que le gouvernement a fait des efforts louables qui ont aidé à protéger l’économie gabonaise du contre-choc pétrolier.
Le chef de mission du FMI au Gabon a également loué les efforts engagés par le gouvernement dans le sens de la «diversification» économique, soulignant cependant la «nécessité de maîtriser la dépense publique». Dans ce sens, le FMI entend accompagner le gouvernement dans sa politique de réforme budgétaire afin de rendre le tissu économique national plus dynamique et beaucoup plus résiliant à l’impact négatif des cours du pétrole.
Le ministre de l’Economie, quant à lui, s’est appesanti sur les mesures déjà prises par le gouvernement pour avoir une réelle soutenabilité et permettre à l’économie nationale de continuer à croître. Régis Immongault a également révélé que le Gabon s’en sort mieux que d’autres pays producteurs de pétrole. «La crise actuelle permet non seulement de nous ajuster, mais aussi et surtout de voir les bons et les mauvais élèves», a conclu le ministre de l’Economie.
Très largement dépendant de la manne pétrolière (40% du PIB et 45% des recettes publiques), le Gabon a fait le choix en 2009 de diversifier ses sources de revenus. Toutefois, La diversification économique d’un système rentier à un système productif n’est pas si simple. Si les conséquences de la crise pétrolière mondiale (les prix ont chuté de 60% en deux ans) sont peu visibles à Libreville, Port-Gentil, capitale économique, subit de plein fouet la chute des cours de l’or noir. De milliers de travailleurs dans des entreprises sous-traitantes y ont perdu leur emploi.