Le gouvernement français a été interpellé par le Parti socialiste (PS), le 23 novembre dernier à Paris, sur la question de la crise postélectorale au Gabon. En toile de fond : la disponibilité du rapport de l’Union européenne et le respect de la souveraineté des Gabonais.
L’Assemblée nationale française, ou du moins une partie de ses députés, n’en a pas encore fini avec la crise postélectorale au Gabon. Un aspect sur lequel a été interpellé le gouvernement, le 23 novembre dernier à Paris, lors de son audition par les députés au Palais Bourbon.
Député de Seine-et-Marne et Porte-parole du Parti socialiste (PS), Olivier Faure s’est particulièrement adressé au ministre français des Affaires étrangères. «Que pouvez-vous nous dire sur le rapport des observateurs de l’Union européenne qui a été une fois de plus reporté ? Comment entend-elle peser pour que soit respectée la souveraineté des Gabonais ?», a interrogé le député avant de lancer : «L’Afrique nous regarde. Continuons à lui adresser les bons signaux».
Des questions en rapport, bien évidemment, avec le scrutin présidentiel du 27 août dernier. En effet, Olivier Faure est revenu sur les «présomptions de fraude massive lors de l’élection présidentielle», évoquant les résultats éloquents dans la province du Haut-Ogooué. «Plus de 99 % de participation et 95% des bulletins pour Ali Bongo, lui donnant ainsi la victoire officielle», a-t-il déploré, relevant que dans un pré-rapport de l’Union africaine (UA), les juristes ont présenté les PV du Haut-Ogooué comme «invraisemblables».
Des résultats mis en doute par le PS qui, soutenu par le groupe parlementaire Union des démocrates et indépendants (UDI), a appelé à l’alternance. «La France, par la voix du gouvernement, a elle-même émis des réserves fortes, réclamé le recomptage des bulletins et s’est inquiétée de la disparition de certains opposants», a rappelé le l’élu du PS.
Lors de son intervention, Olivier Faure n’a pas manqué de critiquer l’attitude d’Ali Bongo face à ces appels à la transparence lancés par la France elle-même, via son gouvernement. «Par une pirouette saugrenue, Ali Bongo s’est essayé à dénoncer un néocolonialisme douteux de la part de notre pays. La France n’a pas de candidat, mais elle a des principes», a-t-il lancé, évoquant notamment «la libre détermination des peuples et la démocratie sont des principes universels qu’elle partage avec l’Union Européenne».
«C’est donc la voix de l’Union européenne que nous souhaiterions maintenant entendre pour ne pas donner le sentiment de notre implication exclusive qui ne serait plus d’époque», a conclu l’élu du PS. Une voix qui sera consigné dans un rapport dont les conclusions sont vivement attendues. Le débat est actuellement axé sur l’orientation de ce rapport.
Les uns plaidant pour de simples recommandations en bonne et due forme. Les autres prônant, par contre, des sanctions contre le régime d’Ali Bongo, face aux nombreuses irrégularités ayant entaché le déroulement du scrutin.