Annoncée pour le 7 décembre prochain, la publication à Libreville du rapport de la mission d’observation électorale de l’Union européenne serait selon l’ancien candidat consensuel de l’opposition une source d’espoir pour lui et ses alliés et un motif d’inquiétude pour le locataire du palais de marbre.
Trois mois après l’élection présidentielle du 27 août 2016, le candidat de l’opposition poursuit sa quête de soutien au plan international pour «rétablir la légalité» au Gabon. Invité du journal Afrique de la chaîne de télévision française d’information internationale en continu France24, le 23 novembre 2016, Jean Ping s’est voulu une énième fois plus claire dans sa posture. Pour l’ancien président de la commission de l’Union africain, et pour que nul ne l’oublie, «le candidat qui n’a pas gagné les élections serait Ali Bongo Ondimba». Une précision qui selon lui est connue du monde entier.
«Nous étions à l’Union européenne et nous savons que le rapport de l’UE sera un rapport qui dira des choses. Nous attendons beaucoup de ce rapport prévu pour le 7 décembre. Nous avons de l’espoir pour ce rapport alors qu’Ali le craint, c’est pour cette raison qu’il diffère la publication de ce rapport», a-t-il confié.
Si l’homme ne désarme pas, il reste qu’il urge pour la communauté internationale de remplir sa part de «contrat», une situation qui selon Ping, retarderait sa prise de fonctions en tant que président «élu» par le peuple gabonais dans les urnes le 27 août dernier.
«Je le répète, tout le monde connait les résultats, à l’intérieur comme à l’extérieur. Tout le monde sait que j’ai remporté les élections, mais que la proclamation faite par le gouvernement a présenté l’inverse. Il revient maintenant à la communauté internationale de prendre ses responsabilités parce que c’est très important que l’on prenne les responsabilités après avoir conduit les Gabonais vers une direction que nous savions être une trajectoire erronée», a déclaré Jean Ping sur le plateau de France24. Manifestement, l’ancien candidat consensuel de l’opposition est décidé à organiser une résistance appuyée par la communauté internationale face au président Ali Bongo Ondimba.
Pour Jean Ping, il n’est pas question d’aller discuter avec Ali Bongo Ondimba. «Je ne le rencontrerai jamais, parce que, nous avons à côté un usurpateur, quelqu’un qui triche, qui tue, qui pille, qui concentre tous les pouvoir entre ses mains, entre autres celui de l’armée, de la justice, et même le pouvoir spirituel avec le vodou. Cette personne gouverne par le fer, le feu et le sang. Comment peut-on arriver à avoir un dialogue avec cette personne», a-t-il affirmé, assurant l’organisation par ses soins d’un «véritable dialogue» qui sera la base de la fondation de la seconde République, qu’il entend incarner.