A l’occasion du dernier débat de la primaire à droite, jeudi 24 novembre 2016 à Paris, le favori François Fillon et son challenger Alain Juppé ont ferraillé sans grand éclat pendant près de 2 heures, loin des invectives de ces derniers jours. Le débat a parfois été ferme, mais il est resté courtois. Ce duel suivi par 8,5 millions de téléspectateurs a-t-il un vainqueur ?
Le nouveau champion de la droite française pour 2017, on le connaîtra dimanche soir à l’issue du deuxième tour de scrutin. Mais ce que l’on peut dire avec certitude, après cet ultime débat, c’est que Alain Juppé le challenger n’a pas véritablement renversé la table. Avec 16 points de retard sur son rival François Fillon, on l’attendait plus offensif, qu’il crée les conditions d’inverser le rapport de force, qu’il mette son rival en difficulté. Ce ne fut pas le cas.
Le débat est resté courtois, chacun déroulant son programme sans rien lâcher. Certes, il y a eu quelques frictions sur les questions de l’avortement, de la réduction du nombre des fonctionnaires ou encore de l’allongement de la durée du temps travail dans la fonction publique. Mais tout s’est joué à fleurets mouchetés. « Les 39 heures payées 37 » par exemple, que prône François Fillon, « cela ne se fera pas », a simplement tranché Alain Juppé.
A aucun moment, Alain Juppé n’a cependant condamné un « programme économique brutal », ou encore une « vision rétrograde de la société », comme il avait pu le faire ces derniers jours. Bref, avantage François Fillon, alors que 71 % des sympathisants de la droite et du centre, selon un sondage réalisé après le débat, ont trouvé que le député de Paris avait été le plus convaincant, contre 28 % pour le maire de Bordeaux.
Le débat ne changera pas la donne, et François Fillon reste plus que jamais ultra favori. A moins d’une énorme surprise, et tout est possible en politique – la victoire de l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy au premier tour nous l’a prouvé -, on voit mal comment ce dernier débat pourrait enrayer la puissante dynamique de François Fillon, qui bénéficie en outre du ralliement des sarkozystes.
Dans cette dernière ligne droite, Alain Juppé poursuit le combat, comme il l’a annoncé, mais ce combat s’apparente de plus en plus à celui de David contre Goliath.