La Fédération gabonaise de football (Fegafoot) a officialisé vendredi 2 décembre la nomination de José Antonio Camacho comme sélectionneur national. L’Espagnol a seulement quelques semaines devant lui pour remettre de l’ordre chez les Panthères avant l’ouverture de la CAN 2017 au Gabon.
« Le temps perdu ne se rattrape plus », chantait Barbara. A quelques semaines de l’ouverture de la Coupe d’Afrique des nations au Gabon, José Antonio Camacho, 61 ans, va devoir se creuser les méninges pour mettre son équipe sur orbite le plus vite possible.
Faire oublier les résultats peu satisfaisants de Jorge Costa
Les Panthères, qui étaient sorties au premier tour de la CAN 2015 en Guinée équatoriale, n’ont pas l‘intention de vivre pareille situation, avec dans leur rang un des meilleurs joueurs de Bundesliga en la personne de Pierre-Emerick Aubameyang.
Il va donc falloir faire oublier les résultats peu satisfaisants de Jorge Costa ses derniers temps, sur la sellette depuis l’été dernier et remercié le 3 novembre 2016.
Ancien joueur – défenseur du Real Madrid dans les années 1970 et 1980 -, entraîneur et sélectionneur, José Antonio Camacho va découvrir le continent africain pour la première fois malgré un curriculum vitae bien rempli. Même s’il n’avait aucune activité footballistique depuis trois années.
José Antonio Camacho n’a jamais gagné de titre majeur en tant qu’entraîneur. Il est passé notamment par les bancs du Real Madrid, de l’Espanyol Barcelone ou encore du Benfica Lisbonne, où il a remporté une Coupe du Portugal en 2004 face à Porto (entraîné à l’époque par José Mourinho). Le technicien espagnol va maintenant devoir franchir le palier des demi-finales de la CAN pour le Gabon. En effet, les Panthères restent bloquées sur deux quarts : 1996 et 2012.
Une expérience malheureuse en Chine
A l’étranger, son unique expérience comme sélectionneur loin de l’Europe reste la Chine, où il avait été démis de ses fonctions en juin 2013 à la suite de la défaite historique de son équipe face à la sélection nationale de Thaïlande, 1-5.
José Antonio Camacho a quand même des faits d’armes en tant que sélectionneur. Il reste en effet sur un quart de finale avec son pays, l’Espagne, lors de l’Euro 2000 face à la France. Ainsi qu’un autre quart de finale, toujours avec la Roja en 2002 lors du Mondial face à la Corée du Sud.
Le vingt-septième sélectionneur de l’équipe nationale du Gabon depuis 1962 n’a plus une minute à perdre. José Antonio Camacho doit également redresser la barre d’une équipe mal partie dans la course à la qualification de la Coupe du monde 2018. Après deux journées, les Panthères comptent seulement deux points sur six.
Exclusivité RFI : Trois questions à José Antonio Camacho
RFI : La CAN commence dans un mois, vous êtes en mission commando ?
José Antonio Camacho : Déjà je tenais à dire que je suis très heureux d’être ici. Evidemment nous arrivons avec beaucoup d’ambition et nous allons préparer au mieux la CAN. Quand on regarde les statistiques, le Gabon est le pays le moins bien classé au classement de la Fifa dans notre groupe, mais nous jouons à domicile. Cela doit être suffisant pour remonter le moral des athlètes et booster le niveau de l’équipe. Moi je veux que mes joueurs entrent sur le terrain avec l’envie de jouer au football. On doit être l’équipe qui a le plus faim de victoires. Pierre-Emerick Aubameyang est le meilleur joueur africain et il est entre les meilleurs du monde. Je pense que l’équipe doit le soutenir et lui doit répondre avec des buts. Lui, tout seul, ne peut pas les marquer.
Vous n’avez pas d’expérience au niveau du continent africain, est-ce un handicap ?
Moi j’ai l’expérience en tant que joueur et qu’entraîneur. J’ai participé à de grandes compétitions comme la Coupe du monde ou le Championnat d’Europe, et j’ai regardé des Coupes d’Afrique des nations. Le football est universel. Le Gabon, c’est 99% ou même 100% des athlètes qui jouent en Europe et dans le Monde entier. La majorité des joueurs des autres sélections sont dans la même situation. Ce n’est plus un football africain, c’est un football international.
Depuis 2013, vous n’avez pas entraîné d’autres équipes ?
J’ai eu plusieurs propositions. Celle-ci a été la plus intéressante, car nous allons disputer une phase finale et nous sommes le pays hôte. Tous ces éléments m’ont fait choisir le Gabon. Nous sommes déjà en train de préparer la concentration de l’équipe. Cette semaine nous allons superviser des matches du championnat gabonais, et j’essayerais de parler avec ceux qui sont en Europe. On va également revoir les rencontres, qui ont été disputées, et analyser les statistiques. On a une première liste de 33 ou 35 noms à donner, et on va s’appuyer sur celles qui ont été faites auparavant. Sur ce court laps de temps, on ne pourra pas changer beaucoup de joueurs.