Au Zimbabwe, Robert Mugabe est investi candidat à l’élection présidentielle de 2018. Âgé de 92 ans, l’actuel chef de l’Etat a été désigné, samedi 17 décembre dans l’après-midi, lors du congrès annuel de son parti, l’Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique (ZANU-PF) dans la ville de Masvingo.
L’investiture de Robert Mugabe, au pouvoir depuis 36 ans, intervient alors qu’il est de plus en plus contesté, tant par la société civile que par des membres au sein de son propre parti, la ZANU-PF. Le Zimbabwe, qui fait face à une situation économique désastreuse, a été touché par de nombreux mouvements de protestation contre le président.
Dans un court discours, à l’issue du congrès, le chef de l’Etat a appelé à l’unité de ses partisans. Vêtu d’une veste noire, verte et jaune à son effigie, Robert Mugabe a déclaré : « Nous nous sommes mis d’accord pour que les conflits cessent. Il faut rester fidèle à l’idéologie du parti. »
Sa femme, Grace Mugabe, avait été un temps pressentie
Un peu plus tôt, c’est la vice-secrétaire du parti, qui a annoncé l’investiture de l’actuel président par quelque 9 000 délégués du parti réunis à Masvingo, à 300 km au sud de la capitale Harare. Une investiture saluée par les applaudissements de milliers de ses partisans.
En dépit de son âge et de problèmes de santé, le dirigeant zimbabwéen n’avait pas désigné de successeur. Si sa femme, Grace Mugabe, très impliquée dans le parti, avait été un moment pressentie pour être candidate, un analyste politique à l’International Crisis Group, Piers Pigou, estimait qu’« elle ne serait pas capable de garder le soutien de l’armée et des services de sécurité ».
Piers Pigou indiquait aussi que, malgré la contestation dans le parti, « la carrière de beaucoup de membres de la ZANU-PF dépend de Robert Mugabe ».