Le dialogue national pour l’alternance (DNPA) convoqué par Jean Ping pour resserrer ses rangs et étoffer sa stratégie de résistance jusqu’à son installation au palais présidentiel s’est poursuivi mardi par des travaux en atelier. Gabonactu.com publie pour ses lecteurs le compte rendu des travaux de cette journée.
Présentation des bureaux des ateliers
La Présidente du Comité d’organisation du Dialogue national pour l’alternance (DNPA) a livré la composition des bureaux des différents ateliers. L’atelier n° 1 sera dirigé par Alexandre BARRO CHAMBRIER. L’atelier n° 2 par Jean de Dieu MOUKAGNI-IWANGOU, l’atelier n° 3 par Richard MOULOMBA MOMBO, l’atelier n° 4 par et l’atelier n° 5 par Jacques ADIAHÉNOT. Chaque atelier avait trois vice-présidents, un rapporteur général et deux adjoints.
Allocution de la Présidente du comité d’organisation
Avant de passer à la série d’allocutions introductives, Paulette MISSAMBO a décliné les objectifs des travaux en atelier, à savoir : le rassemblement et la consolidation de l’unité des forces de l’alternance, la promotion d’une citoyenneté pleine et agissante et, l’adoption des bases d’une gouvernance moderne.
La présidente du comité d’organisation a indiqué le contenu de chaque atelier. Selon elle, l’atelier n° 1 visait à confirmer le refus du coup d’état militaro-électoral. Il s’agissait les évènements afin de parvenir à la conclusion que le pouvoir d’Ali BONGO est tout aussi illégitime qu’illégal. L’atelier n° 2 visait à proposer la démarche la mieux adaptée afin de permettre aux Gabonais de renouer avec leurs lois, leurs institutions, leurs administrations ainsi que leurs forces de défense et de sécurité. Avant toute chose, il fallait envisager comment organiser la résistance en vue de parvenir à la libération du Gabon. L’atelier n° 3 devait procéder à des arbitrages, afin de proposer un programme de gouvernement de la Coalition pour la Nouvelle République. L’atelier n° 4 devait faire le diagnostic de la situation et formuler des propositions crédibles et audacieuses pour sortir le Gabon de la crise dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’emploi et du logement. L’atelier n° 5 devait permettre à chaque citoyen de s’exprimer sur le sujet de son choix et apporter sa contribution à la construction de la Nouvelle République.
Paulette MISSAMBO s’est engagée à permettre la libre expression et à faire tout ce qui est en son pouvoir pour permettre à chacun de prendre toute sa part à la formulation des réponses aux défis qui se présentent au Gabon.
Allocution du représentant des jeunes
Au nom des jeunes, le responsable des jeunesses du Rassemblement Héritage et Modernité, Marceau Toumane MALÉKOU s’est réjoui de la tonalité et du caractère offensif du discours du président élu. Il a affirmé que les jeunes sont prêts à se battre pour installer Jean PING au palais de la Présidence de la République.
Allocutions des représentants des provinces
Au nom des populations des provinces de l’Estuaire, du Haut-Ogooué, du Moyen-Ogooué, de la Ngounié, de la Nyanga, de l’Ogooué-Ivindo, de l’Ogooué-Lolo, de l’Ogooué-Maritime et du Woleu-Ntem, Faustin BILIÉ-BI-ESSONNE, François BANGA EBOUMI, Pauline NYINGONE, Georges DE LANGLADE, MOUSSAVOU KOUMBA, Richard BENGA, Alain-Noël NZENGUÉ, Paul MOUKÉTOU et François ONDO EDOU ont respectivement pris la parole.
Faustin BILIÉ-BI-ESSONNE a commencé par rappeler que la province de l’Estuaire représente plus de la moitié du corps électoral national. Puis, il a affirmé qu’Ali BONGO a été ″battu à plates coutures″ dans cette province où, a-t-il dit, ″Jean PING a été élu″. Il s’est ensuite logiquement étonné de voir Ali BONGO prétendre l’avoir emporté, assurant Jean PING du soutien de l’Estuaire.
Faisant la genèse du mouvement dit des ″Altogovéens libres″, François BANGA EBOUMI a dit que ses membres entendent ″sortir de la marginalisation et de l’instrumentalisation″ dont ils sont l’objet de la part du pouvoir PDG pour marquer leur attachement au Gabon en tant que nation. Se disant fier d’avoir contribué à la victoire de Jean PING, il a demandé à Ali BONGO de libérer la place.
Rappelant que Jean PING a obtenu plus de 66% des suffrages dans le Moyen-Ogooué, Pauline NYINGONE a plaidé pour que les actes du Dialogue national pour l’alternance (DNPA) soient traduits dans les faits dans les meilleurs délais. Elle a dit la détermination des Migovéens à contribuer à établir Jean PING dans les fonctions de président de la République.
Georges DE LANGLADE s’est voulu bref. Il a rappelé que Jean PING a obtenu plus de 60% dans la Ngounié, revenant au passage sur la bataille que les populations ont livré pour contraindre les personnels de commandement à livrer les résultats sortis des urnes. Pour lui, la Ngounié est inscrite dans la résistance depuis le 27 août dernier au soir.
MOUSSAVOU KOMBILA a clamé la détermination des populations de la Nyanga à ″ revendiquer la victoire de Jean PING par tous les moyens″.
Richard BENGA a dit que l’Ogooué-Ivindo a souhaité que le Dialogue national pour l’alternance (DNPA) réfléchisse aux voies et moyens de destituer Ali BONGO le plus rapidement possible.
Alain-Noël NZENGUÉ a reconnu que l’Ogooué-Lolo est un bastion traditionnel du PDG, qui y a souvent obtenu des ″scores soviétiques″. N’empêche, il a affirmé que ″cette province a décidé de tourner le dos à ce régime qui l’a longtemps comprimé″.
Paul MOUKÉTOU s’est inscrit dans le sillage de ses prédécesseurs, soulignant la ″disposition sans faille″ de l’Ogooué-Maritime à en finir avec le régime PDG et à accompagner Jean Ping à la présidence de la République.
François ONDO EDOU a rappelé que Jean Ping obtenu plus de 75% des suffrages dans le Woleu-Ntem. Établissant le parallèle avec les élections de 1993 et 2009, quand cette province avait plébiscité Paul MBA ABESSOLE puis André MBA OBAME, il a affirmé que le score de Jean PING est un cinglant démenti à l’argument du repli identitaire puisque Jean PING n’est pas d’ethnie Fang. Fort de cela, il a déclaré que le Woleu-Ntem ″ira jusqu’au bout avec Jean PING″, clamant au passage que jamais les populations de cette province n’accepteront de soutenir le dialogue avec Ali BONGO.
Allocutions des représentants de la société civile
Au nom de la société civile organisée, Georges MPAGA, Georges NGOUSSI, Simon NDONG EDZO, Sylvie MENGUE EBANG, John Wilfried SEGA, Thierry ONDO, Ferdinand MOUKÉTOU et Marcel LIBAMA sont intervenus.
Georges MPAGA s’est tout de suite prononcé pour la destitution d’Ali BONGO, accusé de ne pas être à sa place. Après quoi, il a affirmé œuvrer pour ″isoler le régime″ à l’international. Disant avoir recueilli et transmis plus de 200 témoignages de victimes d’exactions et de violation des droits humains, il a annoncé avoir formulé quelques recommandations à la communauté internationale, précisant que 28 personnalités gabonaises sont concernées par la plainte déposée le 15 décembre courant à la Cour pénale internationale (CPI). S’appuyant sur les conclusions du rapport de la MOE-UE, le leader du Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance (Rol-BG) a demandé aux États-parties à l’Accord de Cotonou de reconnaître Jean PING comme président de la République du Gabon.
Simon NDONG EDZO a longuement mis en cause la responsabilité de la France à qui il a demandé de cesser d’imposer des dirigeants aux Gabonais et de se résoudre à accompagner les alternances démocratiques pacifiques. Puis, il s’est dit prêt au combat et convaincu que le peuple gabonais sortira vainqueur de son bras de fer avec le pouvoir d’Ali BONGO.
Thierry ONDO et Marcel LIBAMA se sont exprimés dans le même sens. Pour eux, il est clair que Jean PING est le véritable vainqueur de la dernière présidentielle. Si le premier a dit militer pour ″l’installation de Jean PING au pouvoir par tous les moyens″, le second a demandé aux partisans de Jean PING de passer à l’action en occupant la rue et l’espace public.
Allocutions des représentants des partis politiques
Une douzaine de formations politiques, se sont succédées à la tribune : Raymond Placide NDONG MEYO du Rassemblement pour le Gabon (RPG), Benoît MOUITY NZAMBA du Parti gabonais du progrès (PGP), Zacharie MYBOTO de l’Union nationale (UN), Didjob DIVUNGI DI NDINGE de l’Alliance démocratique et républicaine (Adere), Alexandre BARRO CHAMBRIER du Rassemblement Héritage et Modernité, François NGUÉMA EBANE du Congrès pour la démocratie et la justice (CDJ), Jean de Dieu MOUKAGNI-IWANGOU de l’Union du peuple gabonais (UPG), Michel REWOMBI NGOKÈ des Souverainistes-écologistes, Olivier EMVO EBANG du Rassemblement républicain et socialiste (RSS), Dr Edouard ENGOANG ALLOGHO de l’Union pour le progrès et la liberté (UPL), et Samuel MENDOU du Mouvement de redressement national (Morena).
A quelques variantes près, leurs interventions ont toutes portées sur les cinq points principaux suivants :
i. la réaffirmation et la revendication de la victoire de Jean Ping,
ii. la nécessité de poursuivre le combat jusqu’à l’établissement de Jean Ping comme président de la République,
iii. l’appel à la mobilisation citoyenne,
iv. le refus de tout dialogue avec Ali Bongo et ;
v. la dénonciation de la situation catastrophique dans lequel se trouve plongé le pays sur tous les plans.
Source : Facebook Jean Ping