Tradition oblige, ce début d’année est marqué par les vœux de différents chefs d’État à leur peuple. De Mohammed VI à Ali Bongo Ondimba en passant par Alassane Ouattara, petite sélection non-exhaustive des souhaits présidentiels et monarchiques pour 2017.
Paul Biya
Confronté à la grogne de la population anglophone du pays, le président du Cameroun a noté que cela avait pu « fragiliser les fondements même de notre vivre ensemble ». Mais il a rappelé que « le Cameroun est un pays plus que jamais debout. Un pays un et indivisible, fier de sa diversité culturelle » et « engagé à construire une nation unie, inclusive et bilingue ».
Paul Biya a également eu une pensée pour « nos soldats et nos citoyens civils tombés pour la défense de la patrie tout au long de l’année », mais aussi pour les victimes de la catastrophe d’Eseka. « C’était un moment de grande douleur pour la nation entière. Notre peuple a su faire preuve de solidarité dans ce drame », a-t-il dit.
Béji Caid Essebsi
Qualifiant l’année 2016 de « difficile à bien des égards », le président tunisien Béji Caid Essebsi a dénoncé « l’agitation créée sciemment sans une lecture objective des données » au sujet du possible retour de terroristes tunisiens au pays. Il a également affirmé qu’une normalisation des relations entre la Tunisie et l’État d’Israël « ne se produira jamais », démentant ainsi les rumeurs à ce sujet.
Yahya Jammeh
Le président gambien, qui après avoir reconnu sa défaite à la présidentielle du 1er décembre est revenu sur sa décision, a prononcé à la télévision nationale gambienne un discours incisif. « Défendre notre indépendance et notre souveraineté totale est un devoir envers tous les Gambiens patriotiques, plus encore les Forces armées de Gambie », a-t-il martelé.
Yahya Jammeh précise également qu’il est « prêt à défendre » son pays « contre toute agression », notamment de la part de la Cédéao qu’il attaque : « La décision de la Cédéao (…) est en effet une déclaration de guerre et une insulte à notre Constitution ».
Joseph Kabila
Après la signature de l’accord politique global et inclusif entre gouvernement et opposition, Joseph Kabila est bien évidemment revenu dessus lors de ses vœux à la nation. Selon lui, il y a trois défis majeurs pour 2017 : « La consolidation de la paix, de la sécurité et de la stabilité politique ; la reprise de la stabilité économique et monétaire ; et la poursuite sans désemparer du processus électoral déjà engagé, avec en toile de fond, l’organisation des élections attendues, conformément au calendrier de la CENI ».
En attendant un « rendez-vous historique avec le peuple souverain », Kabila a rappelé que « seul notre peuple dans sa souveraineté devra demeurer la source du pouvoir dans notre pays, par la voie des urnes, conformément aux prescrits pertinents de la Constitution ».
Roch Marc Christian Kaboré
Frappé par l’attentat de Ouagadougou, par des attaques contre ses forces de l’ordre et par une tentative de coup d’état déjoué, le Burkina Faso a été particulièrement mis à l’épreuve en 2016, qui « aura été une année éprouvante » a reconnu Roch Marc Christian Kaboré lors de ses vœux à la nation.
Dans son allocution du 31 décembre, le président burkinabé a insisté sur la sécurité du pays, en rappelant « aux populations l’impérieuse nécessité de coopérer avec l’armée et nos forces de sécurité » dans cette période.
La population doit, selon lui, « faire corps avec notre vaillante armée nationale et nos forces de sécurité, les soutenir au mieux » et « être beaucoup plus vigilante que par le passé pour dénoncer nos ennemis et nous permettre de mieux les traquer ».
Mohammed VI
Le roi du Maroc a lui « bon espoir de voir tournées les pages de violence, de conflits et de crises » de l’année passée. Le souverain chérifien souhaite donc pour 2017 « relever les multiples défis inhérents, en particulier, au développement humain et durable, et à la lutte contre toutes les formes d’extrémisme et de terrorisme, afin d’assurer à nos peuples le progrès et le bien-être ».
Ali Bongo Ondimba
Après une élection présidentielle marquée par des soupçons de fraudes, le président réélu a stigmatisé « une campagne électorale marquée par des discours de haine, et par une situation postélectorale qui a atteint des niveaux de tension inacceptables pour notre peuple ».
Après cette élection tendue, le souhait de Ali Bongo Ondimba pour 2017 est de panser les blessures du Gabon. « Il nous faut (…) panser nos plaies et reconstruire ensemble, le lien social et le vivre ensemble ». Mais aussi « consolider la solidarité nationale mise à rude épreuve par l’égoïsme, l’égocentrisme et le tribalisme » et « consolider notre pluralisme par le dialogue et l’inclusion ».
Alassane Dramane Ouattara
Lors de ses vœux, le président ivoirien s’est réjoui d’avoir réussi à instaurer la IIIe République, qui « consolide la démocratie et la cohésion sociale et contribue au renforcement de nos institutions. Nous pouvons être fiers de l’évolution démocratique de notre pays », a-t-il dit au peuple de Côte d’Ivoire, se déclarant « convaincu que ces évolutions institutionnelles renforcent la stabilité politique » du pays.
Mais le président n’a également pas manqué de féliciter les athlètes olympiques et leur réussite à Rio : « Je vous exhorte aussi, chers jeunes, à vous inspirer de nos athlètes Ruth Gbagbi, Fatimata Diasso et Cheick Cissé« .
Macky Sall
Dans son discours pour 2017, le président sénégalais a insisté sur la place des femmes « endurant toutes sortes de corvées insupportables. Je trouve injuste qu’au XXIe siècle, nos mères, nos épouses, nos sœurs et nos filles continuent d’exécuter des tâches d’un autre âge. J’ai à cœur de réparer les grandes injustices qui pénalisent des millions de Sénégalaises ».
Macky Sall s’est aussi « réjoui de nos acquis dans la quête d’une paix durable en région naturelle de Casamance. » Mais il n’a pas non plus oublié d’évoquer la situation postprésidentielle en Gambie : « Je voudrais aussi réitérer notre soutien et notre solidarité à nos frères et sœurs de la Gambie, pour une transmission pacifique du pouvoir, conformément au choix qu’ils ont librement exprimé à l’élection présidentielle du 1er décembre 2016. »
Denis Sassou Nguesso
Réélu en 2016 après avoir porté un référendum pour modifier la Constitution – et se présenter pour un nouveau mandat – le président du Congo n’a pas manqué de s’en félicite, l’État ayant accordé selon lui « la priorité au cœur de l’Exécutif : le président de la République a été élu ». Une élection qui confirme au yeux de Denis Sassou Nguesso « la pleine adhésion aux nouvelles institutions » du peuple.
Mais le président qui cumule 32 années de pouvoir jure que 2017 sera « l’année de la rigueur et de la vérité », une « rigueur pour tous », et notamment « pour le gouvernement qui doit donner l’exemple ».
Pierre Houpert