Combien sont ceux qui n’ont pas entendu cette exclamation ? Ils ne seront pas nombreux, à l’expérience, à nous répondre par la négative. Ce qui démontre à quel point l’assertion s’avère vraie. Mais que cache-t-elle ? Telle est la question qui mérite d’être posée, tellement elle semble voiler des non-dits.
Tout le monde ou presque à eu vent de l’anecdote à travers laquelle l’on demande à qui est tenté par l’aventure de choisir le Gabon, terre de la mascotte « Samba ». « Samba » qui est aux Gabonais ce qu’est « Akwaba » pour les Ivoiriens et que recouvre « la téranga » chez les Sénégalais. En somme, « samba » symbolise le bon accueil, l’accueil excellent que réservent les autochtones aux sujets venant d’ailleurs. Et c’est vrai qu’à première vue, le Gabon parait être un pays où les populations, contrairement à ce qui est avancé ci et là par de mauvaises langues, ne sont pas xénophobes, même s’il faut affirmer que pour des raisons nationalistes, n’en déplaise, elles sont parfois amener à sauver ce qu’elles ont en commun et de plus cher, le Gabon. D’ailleurs, le père de l’indépendance, Léon Mba n’avait-il pas, le premier, lancé « Gabon d’Abord ». Il est donc humain, allions-nous dire, que les Gabonais pensent d’abord à eux-mêmes avant que de penser aux autres.
Les Congolais, les Camerounais, les Tchadiens, les Maliens, les Ivoiriens, les Guinéens, les Africains en un mot feraient tous pareil. Comment concevoir que lorsque cela se produit contre les Gabonais, cela paraisse normal, alors que lorsque le fait est d’un Gabonais, cela soit jugé anormal ? Il est, selon certaines indiscrétions, prouvé que le Gabon est la terre où viennent s’enrichir jusqu’aux piètres hommes d’affaires de la planète qui ont fui les milieux les plus concurrentiels du nord où ils ont eu du mal à s’afficher, par l’usage des phénomènes tels la corruption qui n’apportent pas grand-chose à l’économie du pays, mais menace plutôt de la ruiner.
De nombreux systèmes désuets sous d’autres cieux persistent encore ici qui plombent le développement au profit de quelques individus parmi lesquels des nationaux comme viennent de le démontrer les arrestations d’anciens membres du gouvernement, Magloire Ngambia et Dieudonné Ngoubou en tête, et bien d’autres personnalités au nombre desquelles des directeurs généraux d’administration publique, qui ont chacun à son niveau commis ce que les juristes qualifient de crimes économiques.
« Rendez, rendez, rendez… ! »
Le drame est que l’argent détourné des caisses de l’Etat représente un pactole qui ferait pâlir d’envie les ressortissants des pays les moins avancés. Tout simplement parce que les sommes engrangées par la méthode du détournement constitue l’équivalent des budgets nationaux de plusieurs de ces Etats. L’orthodoxie commande que l’on pousse ces personnalités à prouver d’où leur provient leur fortune, ce d’autant plus que cela ne fait pas des siècles qu’elles ont été aux affaires, en même temps qu’elle invite à se poser la question de savoir si avec leur salaire mensuel seulement, lesdites personnalités auraient pu constituer une telle fortune. Comble d’ironie, qui sommeille, à ce qu’il se dit, dans des paradis fiscaux ! Et qui bénéficie donc d’une certaine protection, bref sur laquelle le Gabon ne peut plus en réalité compter, ce ne sera pas le premier des cas.
En dehors des détournements, il y a la dénonciation quasi- permanente des habitudes qui démontrent que les gouvernants n’ont toujours pas voulu mettre l’accent sur la nationalisation des emplois, même là où ils le peuvent. Nous en voulons pour preuve, l’idée de faire passer les taxis aux mains de Gabonais qui n’a pas été matérialisée depuis 2009, alors que dans des pays comme le Cameroun, le secteur du transport est un secteur protégé, c’est-à-dire confié aux seuls Camerounais que l’on incite à s’illustrer dans des secteurs tout aussi porteurs de l’économie pour, soit-rivaliser d’ardeur avec ceux venant d’ailleurs, soit les décourager d’investir dans de tels secteurs. Cela a été le cas de la concurrence qu’ils ont livré aux Libanais dont la plupart ont opté pour plier bagages, nous ne savons pas s’il y’en a qui ont survécu à l’exercice que leur ont imposé les Camerounais.
« Ah Nyambiè ! »
S’il est naturel d’avancer que l’on n’a pas de pays de rechange, il est également naturel logiquement de défendre sa patrie, surtout lorsque celle-ci semble être menacée dans son existence sur ses trois strates que sont le territoire, la population et les institutions. Les Européens ne défendent-ils pas bec et ongles leur Union devant l’invasion d’hommes venant de l’Hémisphère sud ? Ou face à l’intrusion massive d’autres européens dont les pays ne sont pas membres de l’Union européenne ? Pourquoi est-ce que cela doit donner l’impression d’être étrange lorsqu’il est le fait des Gabonais en quête de légitimité ? Si les Gabonais reprochent à leurs autorités de ne pas suffisamment prendre en compte leur destin, qui cela doit-il offusquer ? Sous d’autres cieux, l’on compatirait aux malheurs de ses mères et pères de famille qui donnent l’impression que le ciel leur tombe sur la tête, n’est-ce pas ? Ne serait-ce qu’au nom du respect des droits fondamentaux de la personne humaine.
De nombreux Gabonais qui se plaignent qu’ils n’aient pas vu leur rêve se réaliser, eux, qui ne croient plus vraiment aux promesses, allez-y discuter avec eux pour vous en convaincre, continuent de penser que leur pays peut et devrait ressembler, au vu de ses ressources et de sa faible démographie, à la Libye, version Mouammar Kadhafi, dans laquelle chaque citoyen avait droit à un logement et un emploi, ne payait ni eau, ni électricité, et voyait, aux bons soins du guide, le désert se reverdir devant lui, donnant à son environnement une allure féerique.
Dounguenzolou