Au Gabon, un nouvel opposant a rejoint le dialogue politique voulu par le président Ali Bongo. Jean-Pierre Rougou, vice-président du parti Union nationale, a annoncé lundi sa participation aux débats. Il choisit donc de ne pas suivre les consignes de son mouvement, qui préfère boycotter. Jean-Pierre Rougou risque des sanctions, comme plusieurs autres cadres de l’UN avant lui.
Dans une vidéo en ligne, Jean-Pierre Rougou s’interroge. « A part refuser d’aller au dialogue, que faisons-nous, à part des grands discours ? » demande-t-il. Le vice-président de l’UN ajoute que « le boycott ne paie pas », qu’il faut faire « bouger les lignes », alors que « des Gabonais meurent ».
D’où sa décision d’aller à l’encontre de son parti. Risquant l’exclusion, il se dit prêt à assumer les conséquences de son choix. Jean-Pierre Rougou est la cinquième personnalité de l’UN à rejoindre le dialogue d’Ali Bongo.
Paul-Marie Gondjout, secrétaire exécutif adjoint du parti, accuse le pouvoir. « C’est une opération politico-financière, orchestrée depuis le pouvoir pour déstabiliser l’Union nationale. Mais on en a vu d’autres. D’un côté on veut un seul dialogue et en même temps on veut déstabiliser un parti politique. C’est un peu les adversaires qui ne veulent pas mourir seuls et qui entraînent les autres dans leur mort. A partir du moment où vous ne respectez pas les consignes du parti, ce sera comme avec tous les autres : le conseil de discipline nous donnera la conduite à tenir. Et il devra se défendre. »
Le sort des autres frondeurs est toujours en suspens. Estelle Ondo, qui était entrée au gouvernement, avait été exclue. Elle a porté l’affaire devant les tribunaux qui doivent rendre leur verdict le 24 avril.
Mike Jocktane, vice-président, Patrick Eyogo Edzang, député de Bitam et enfin Marcel Biko’o Moussavou, ancien coordonnateur adjoint des Jeunes, devraient passer en conseil de discipline d’ici la fin de semaine.