Le premier tour de l’élection présidentielle française vient de prendre fin. Cette élection vient de consacrer la défaite des partis politiques classiques de gauche et de droite, faisant désormais, ainsi, du Front National, avec son score de près de 22% des suffrages, quasiment, le premier parti politique (organisé) de France. Les Français assoiffés de rupture ont brisé le monopole des partis politiques classiques pour placer deux outsiders en pole position de leur politique nationale. Là se trouve la réalité cataclysmique de cette élection présidentielle française. Elle consacre et rétablit la souveraineté des peuples sur les systèmes politiques monopolistes.
Face à Marine le Pen (22%), l’autre finaliste, Emmanuel Macron (24%) a désormais, sauf scandale disqualifiant, 100% de certitude d’être élu président de la République française à l’issue du second tour, avec un score qui se situera inévitablement entre 65 et 80% des votes. Ce sera un plébiscite.
Pour nous Gabonais, la leçon que les Français viennent de donner est qu’une TROISIÈME VOIE est toujours possible, qu’une rupture radicale est toujours possible, dès lors que l’on aurait le courage de sortir des sentiers battus tant du bongoïsme que du pédégisme des deux camps qui tétanisent intentionnellement notre nation dans des habitudes et des attentes d’un autre temps, et qui continuent de semer de faux espoirs de changements miraculeux au sein d’une société gabonaise traumatisée qui ne sait plus à quel saint se vouer pour atteindre à une souveraineté qui lui donnerait le droit de pouvoir, enfin, décider de sa propre destinée.
Autrement dit, le pouvoir de l’argent a ses limites. Il faut, au Gabon, désormais mettre en avant la force des convictions pour que s’accomplisse, enfin, la volonté de nos peuples.
Au nom du mouvement « Bongo Doit Partir-Modwoam », donc, j’adresse mes félicitations à Emmanuel Macron, candidat d’une troisième voie française libérée des lourdeurs d’un establishment corrompu et compromis par la soif du pouvoir pour le pouvoir au détriment des peuples.
Aux Gabonais désespérés qui avaient fondé leur espoir de changement au Gabon sur l’hypothétique qualification de Jean Luc Mélenchon au second tour de l’élection présidentielle française, je voudrais exprimer toute ma sympathie car un peuple traumatisé cèdera toujours à l’appât facile des victoires faciles qu’on lui vend facilement, ces victoires illusoires que l’on vous promet comme des miracles dans lesquels vous, peuple gabonais, n’avez aucun rôle à jouer, ces victoires perdues d’avance que l’on vous vend comme devant venir, tantôt d’ailleurs, tantôt par l’entremise d’obscurs carnets d’adresses, tantôt du pouvoir de l’argent, quand ce n’est pas simplement l’interventionnisme de l’ancien colon que l’on va quémander dans les rues de Paris ou de Bruxelles.
Ce n’est pas de votre faute. On vous a trompé et on continue à vouloir vous tromper. Maintenant que Mélenchon a perdu l’élection, quelle sera la nouvelle position de la cible mouvante de ceux qui vous disent d’attendre depuis le 27 août 2016 et qui, bizarrement, depuis cette époque, naviguent de cibles mouvantes en cibles mouvantes? Après la CENAP, la Cour Constitutionnelle, les assassinats et emprisonnements arbitraires de Gabonais, les discours qui tournent en rond, les tergiversations, les attentes vis-à-vis de l’Union européenne, les dialogues inclusifs et exclusifs, que va-t-on maintenant pouvoir encore vous raconter, vous vendre, des deux bords, comme fantasmes pour vous maintenir dans l’espoir d’une solution miracle venant d’ailleurs et pas de vous-mêmes ? Le miracle de Jésus-Christ ? La Vierge Marie ? La descente des Martiens ? Les sanctions de l’Union européennes ? La CPI ? Les élections législatives ? Les gouvernements d’union nationale ? Les postes de ministres et de chauffeurs de ministres que l’on se dispute et se distribue sur le dos des Gabonais ?
Non, peuples du Gabon. La libération du Gabon ne se trouve dans aucun de ces fantasmes. Seul nous libérera le courage de sortir des sentiers battus du pédégisme et du bongoïsme qui gangrènent non seulement le régime au pouvoir depuis 50 ans, mais aussi la nouvelle opposition sortie de ses sillons qui ne s’est jamais, en réalité, divorcée des tendances à la pensée unique, à l’achat des consciences, au pouvoir de l’argent, au mensonge, à la manipulation. La libération nationale que nous voulons tous ne peut s’opérer que sur la base de vraies valeurs, de vraies convictions, sur la base de convictions stables, avérées et éprouvées. Elle ne se construira jamais sur la base de convictions transhumantes et à géométrie variable qui changent avec la direction du vent.
L’espoir du Gabon et des Gabonais se trouve désormais, inéluctablement, dans une troisième voie qui se doit de consacrer la rupture radicale d’avec le bongoïsme de tous les bords qui infeste encore les mentalités dans notre pays. Si le Gabon doit se libérer, cette libération viendra parce que nous, Gabonais, seront allés la conquérir dans la rue, par nous-mêmes et pour nous-mêmes.
Préparons donc désormais, ensemble, la reconquête de notre souveraineté par le pouvoir démocratique de la rue là où le pouvoir démocratique des urnes a failli. Et la seule voie, dans ce Gabon où la démocratie des urnes est bafouée, c’est la voie d’une insurrection populaire libératrice, c’est-à-dire cette troisième voie qui permettra aux peuples du Gabon de s’éloigner des bongoïsmes tant du régime au pouvoir que de l’opposition, pour asseoir résolument sa destinée sur le socle d’une souveraineté qui, pour tous, sera synonyme non seulement de rupture, mais aussi de renaissance. Au centre de cette rupture se trouvent, inviolablement, les principes DTE (Destitution – Transition – Elections).
Attelons-nous donc désormais à préparer, et non plus improviser, cette troisième voie, pour le bien de tous.
Fait le 23 avril 2016 à Montclair, New Jersey, Etats-Unis d’Amérique
Dr. Daniel Mengara
Président, Bongo Doit Partir-Modwoam
P.O. Box 3216 FCB
West Orange, NJ 07052, USA
Tél. : (+1) 973-447-9763