A Libreville, au Gabon, le dialogue national convoqué par le président Ali Bongo, se poursuit. Il regroupe plusieurs formations de la majorité et une partie de l’opposition avec, pour objectif affiché, une République sans violences postélectorales. Jean Ping, chef de l’opposition, boycotte toujours ce rendez-vous. Pour sa part, l‘Union nationale, le grand parti de l’opposition qui a enregistré les défections de trois de ses vice-présidents, un député et plusieurs militants au profit de ce dialogue, a réuni son conseil de discipline, chargé de proposer des sanctions.
Il y a trois dossiers sur la table des quinze membres du conseil de discipline. Ceux de Mike Jocktane, quatrième vice-président, Patrick Eyogho Edzang, député, et Marcel Bikoo Moussavou, ancien président du Mouvement de la jeunesse de l’Union nationale. Le parti est en colère contre eux pour avoir dit « oui » au dialogue national, convoqué par le président Ali Bongo.
« Le Conseil national a décidé qu’on n’allait pas à ce forum politique », a affirmé Raphaël Badenga Lendoye, président de la commission de discipline avant de préciser qu’ils pouvaient encourir « l’exclusion ou la suspension des charges ou encore le blâme ou l’avertissement ».
A Libreville, il se dit que ce grand parti de l’opposition est fragilisé, à l’agonie, ce que refuse Raphaël Badenga Lendoye. Il soupçonne le président Ali Bongo de vouloir déstabiliser ce parti.
« Il a pris quelques cadres, quelques militants. Il n’a pas pris l’Union nationale. Il pensait prendre l’Union nationale. Il a même fait pire ; il a dissous l’Union nationale quatre années durant et, pendant quatre ans, c’est resté une épine dans son pied. Il a fallu qu’il en sorte pour qu’il puisse commencer à trouver un peu le sommeil. Mais là, nous allons lui montrer qu’il n’en trouvera pas », a-t-il tenu à souligner.
Le pouvoir ne s’est jamais exprimé sur ces querelles internes qui lui profitent.