Près de 200 militants du syndicat Dynamique unitaire ont été dispersés par les forces de l’ordre alors qu’ils manifestaient à Libreville ce lundi 1er mai.
Des militants membres de Dynamique unitaire (DU), une coalition de syndicats de plusieurs secteurs d’activité (éducation, santé, industrie, etc), qui manifestaient lundi 1er mai à Libreville, ont été chassés par les forces de sécurité gabonaises. Selon l’AFP, ces forces ont invoqué la loi d’ « interdiction d’attroupement ».
La confédération syndicale avance de son côté qu’une lettre d’information a été envoyée au Ministre de l’intérieur gabonais pour prévenir du rassemblement organisée à l’occasion de la fête du travail. Une missive visiblement non reçue, si l’on en croit les déclarations du porte-parole du gouvernement Alain-Claude Bilie By Nze à l’AFP : « Je ne sais pas où Dynamique unitaire fait entendre sa voix […] Je ne sais pas s’ils sont allés vers le Premier ministre, vers le ministre du Travail, ou vers d’autres membres du gouvernement, sans être entendus. »
« Le gouvernement utilise la force »
Avant que le mouvement ne soit dispersé, le président de la coalition syndicale Jean-Rémy Yama a fait un discours, dans lequel il a condamné « avec force l’ampleur des violations des droits humains commises à l’encontre des syndicalistes gabonais et des citoyens de la société civile » dont l’interdiction par les autorités d’un syndicat enseignant et les « emprisonnements sans jugement » de plusieurs personnes.
La coalition syndicale avait décidé de ne pas participer à la cérémonie ni au défilé organisés par le gouvernement d’Ali Bongo Ondimba sur le Boulevard triomphal de Libreville et qui aurait rassemblé 35 000 participants, selon le Ministère du travail.
« Nous ne pouvons pas aller […] à la fête du travail organisée par le gouvernement pour la simple raison que le gouvernement utilise la force », avait même commenté auprès de l’AFP le secrétaire général de Dynamique unitaire, Alain Pendi.
Dialogue politique en cours
Sept mois après la réélection contestée du président Ali Bongo Ondimba, le Gabon est toujours en proie à des tensions politiques, économiques et sociales.
Le gouvernement organise jusqu’au 10 mai un dialogue politique, auquel où la société civile a été conviée afin d’apaiser les tensions post-électorales et d’ouvrir la voie à des réformes institutionnelles.
Dynamique unitaire a boycotté ce dialogue, s’alignant ainsi sur Jean Ping, qu’elle avait soutenu lors des présidentielles.
Jeune Afrique avec AFP
01 mai 2017 à 22h46 — Mis à jour le 02 mai 2017 à 11h20