À trois jours de la fin du dialogue, les participants, la majorité présidentielle et une frange de l’opposition se réjouissent des progrès réalisés. Ils concernent les réformes institutionnelles et électorales.
La commission électorale au Gabon, la CENAP, a fait l’objet de beaucoup de critiques lors de la présidentielle du mois d’août dont Ali Bongo est déclaré vainqueur. C’est pourquoi les participants notamment ceux issus de la frange de l’opposition qui participe à ce dialogue, ont beaucoup misé sur des réformes de cet organe de gestion des élections ainsi que de la Cour constitutionnelle.
C’est du moins ce qu’indique Thierry d’Argendieu Kombila, un des opposants qui participe au dialogue:
« Nous avons obtenu la mise en place d’une commission paritaire au niveau de la Commission nationale électorale et que le président ne sera plus nommé comme auparavant mais il sera désigné par les membres de la CENAP. En ce qui concerne par exemple le Parlement, ce ne sera plus le président de l’Assemblée nationale ou le président du Sénat qui vont nommer les membres de la Cour constitutionnelle, mais c’est plutôt le Parlement en tenant compte de son caractère pluraliste. »
La question de la limitation des mandats présidentiels, qui a été elle aussi au centre des revendications de l’opposition, n’a pas fait l’objet de consensus, explique Thierry d’Argendieu Kombila du parti Union Nationale des Forgerons.
Mais, une fois ces réformes institutionnelles et électorales appliquées, cet ancien porte parole de l’opposant Jean Ping estime que la suite relèverait du ressort du peuple gabonais pour décider. Mais la grande question est celle de savoir comment toutes ces réformes seront mises en application? Jonathan Ndoutoum Ngom, politologue gabonais:
« La prise de résolutions est une chose, l’application en est une autre mais ce qu’on peut retenir, c’est qu’il y aura un comité de suivi du dialogue, et en plus il y a un programme d’application, donc du moment où il y a ce calendrier, et ce comité de suivi, on saura que de telle période à telle période, c’est telle disposition qui doit s’appliquer. On peut donc garder la foi, en espérant que tout sera appliqué mais tout dépend aussi de la volonté politique. »
Outre le comité de suivi de l’accord, le politologue Jonathan Ndoutoum Ngom estime qu’il y aura un gouvernement dont feront partie les opposants ayant participé au dialogue initié par le président Ali Bongo .