L’ambassadeur du Gabon en France, Germain Ngoyo Moussavou, admis à faire valoir ses droits à la retraite, a exhorté jeudi après-midi à Paris, ses collaborateurs d’emblée tout le personnel de la chancellerie gabonaise d’améliorer les relations avec la diaspora gabonaise de France.
Le diplomate gabonais a fait cette exhortation lors d’un pot de départ organisé à son honneur dans les locaux de l’Ambassade du Gabon en France, dans le 16ème arrondissement de Paris, en présence du ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères, de la Francophonie et de l’Intégration Régionale, chargé des Gabonais de l’Etranger, Pacôme Moubelet Boubeya, Madame Rachel Annick Ogoula Akiko ambassadeur, Délégué permanent à l’UNESCO, du Consul général du Gabon en France, Jean-louis Kombila.
«L’Ambassade doit améliorer ses relations avec notre diaspora. Il est inadmissible que les gabonais installés en France dénigrent leur propre pays. C’est le plus grand échec pour nous, pour l’ambassadeur que j’ai été, je le concède. Nous avons perdu des relais précieux dans la communauté gabonaise, notamment à Paris », a déclaré Germain Ngoyo Moussavou.
Refusant de rester dans un pessimisme paralysant, le premier gabonais de France a demandé au personnel de la chancellerie gabonaise de reprendre minutieusement le travail à la base : « D’abord auprès de nos étudiants. Nous devons renouer les fils du dialogue avec les futurs cadres du pays. Ensuite, la vie de notre communauté doit s’inscrire dans le dialogue et l’amitié. Gardons toujours à l’esprit deux maîtres mots, apaisement et réconciliation », a-t-il expliqué.
« Le Gabon est pluriel certes, mais quelles que soient les vicissitudes du moment, les gabonais doivent être rassemblés et unis. L’amour du prochain c’est le bonheur partagé. Tout autant que vous êtes, vous êtes les ambassadeurs du Gabon sur le sol de France, les représentants exemplaires de notre pays. Vous devez être des modèles dans le pays d’accueil. En aucun cas, ne poser un acte illicite. C’est l’essentiel pour notre image », a martelé Germain Ngoyo Moussavou.
«Ne médisez jamais, ne dénigrez jamais le Gabon, ses institutions, son gouvernement et le président de la République élu par la nation, confirmé par la Cour constitutionnelle. Le Gabon est et demeure un Etat de droit, ne l’oubliez jamais. Médire sur le pays un jour, c’est l’affaiblir toujours », a conclu Germain Ngoyo Moussavou qui malgré les difficultés, a bataillé fort et a pris des risques énormes pour faire en sorte que l’axe Libreville-Paris soit toujours frappé du sceau de la cordialité.
Le diplomate gabonais a réussi à écarter les nuages, dissiper les orages attendus, éviter l’escalade. La première épreuve, celle née de la crise postélectorale, a été surmontée, grâce à une collaboration de travail responsable et soutenue avec les autorités françaises, singulièrement celles qui ont en charge la politique africaine de la France.
Pour Germain Ngoyo Moussavou, Ali Bongo Ondimba est le président élu de la République gabonaise.
« Cela ne souffre d’aucune ambiguïté sur les bords de la Seine. La France a en lui un ami et un interlocuteur attentif et disponible ».
Le travail abattu par Ngoyo Moussavou a été reconnu et salué par le patron de la diplomatie gabonaise, Pacôme Moubelet Boubeya.
«Vous avez abattu un travail digne et responsable », a reconnu le ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères, de la Francophonie et de l’Intégration Régionale, chargé des Gabonais de l’Etranger, Pacôme Moubelet Boubeya de passage à Paris.
Le 27 février 2017, le Conseil des ministres a entériné entre autre au titre de mesures individuelles, le remplacement de Germain Ngoyo Moussavou, par Flavien Enongue, au poste d’ambassadeur du Gabon près la République Française et Représentant permanent du Gabon auprès de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).
Ngoyo Moussavou quant à lui est appelé à faire valoir ses droits à la retraite après avoir passé 6 ans en qualité d’ambassadeur du Gabon en France.
«Je suis venu vous dire que je m’en vais et mes larmes n’y pourront rien changer », a lancé celui qui veut jouir d’une retraite paisible chez lui à Tchibanga au bord de la Nyanga (sud).
Reste maintenant à savoir si ce vœu sera exaucé par le président Ali Bongo Ondimba le seul maître de l’horloge et du temps au Gabon.
Jarele SIKA