L’opposant gabonais qui continue de rejeter l’idée d’un dialogue avec Ali Bongo, a solennellement invité la communauté internationale à organiser une médiation pour un transfert pacifique du pouvoir. Les déterminants de la crise ayant presque atteint leur paroxysme selon lui.
Le principal challenger au régime d’Ali Bongo n’a manifestement pas l’intention de trahir son serment, vis-à-vis du peuple gabonais. «Je ne lâcherai rien», avait promis Jean Ping qui prenait part à la présidentielle du 27 août 2016. Tenace, il a réitéré ce 2 juin à Libreville sa détermination à aller jusqu’au bout de sa démarche, c’est-à-dire celle d’accéder au pouvoir, occupé actuellement par celui qu’il appelle «l’usurpateur».
Alors que des voix appellent à un troisième dialogue, en vue d’une décrispation du climat social, le natif d’Omboué qui s’était frontalement opposé à toute idée de dialoguer avec Ali Bongo, est formel : «c’est Non ! C’est Niet !».
Pas question pour lui de tourner le dos au sang versé. «Je refuse de dialoguer avec ce monstre pour la mémoire de nos morts», a-t-il assuré, persuadé que le contraire serait assimilé à de la trahison. «Je ne veux pas trahir le mandat que le peuple gabonais m’a librement confié pour sauver la République ». De même qu’il s’est interdit de brader la «souveraineté du peuple».
Ping se dit cependant ouvert à une médiation de la communauté internationale, dans la perspective de rétablir la vérité des urnes. «Je lance un appel solennel à la communauté internationale pour une médiation en vue de rétablir la vérité des résultats du scrutin du 27 août 2016 que j’ai remporté telle que le monde entier le sait», a lancé Jean Ping.
L’ancien président de l’Union africaine estime qu’un dialogue ne va jamais se substituer à l’élection du peuple. La situation de crise que connaît le Gabon présentement est consécutive au refus du résultat des urnes par Ali Bongo. «C’est le fond du problème. Oui, c’est véritablement le fond du problème», soutient-il. Selon lui, les aménagements en dehors de cette problématique ne pourront aucunement être des solutions à la crise.
En dépeignant le portrait du pays, Jean Ping pense que seule l’œuvre d’un ennemi de la République peut conduire le Gabon dans cet état de délabrement. «Je dis haut et fort qu’Ali Bongo est l’ennemi de la République, de l’Etat et de la Nation. Il est notre ennemi, il n’aime pas le Gabon…Nous avons atteint les sommets de l’exaspération. Nous sommes arrivés au bout de ce qu’humainement un peuple peut accepter. Ali démolit le Gabon. Il tue ses enfants, il tue son économie, il tue son administration, il tue ses écoles, il tue sa santé, il tue sa culture», a accusé l’opposant.
Auteur : Alain Mouanda