Un vaste mouvement de grève a touché ce lundi Port-Gentil, capitale économique du Gabon, pays pétrolier frappé par de nombreux mouvements sociaux depuis la chute des prix du baril en 2014.
Plusieurs milliers de syndicalistes tous secteurs confondus ont protesté contre « la vie chère et la perte de l’emploi », a déclaré à l’AFP François Mouckany Koumba, coordonnateur de l’Intersyndicale professionnelle de l’Oogoué Maritime (province de Port-Gentil) à l’origine de cet appel à une grève « générale et illimitée ».
Le mouvement a touché plusieurs entreprises dont les pétroliers Addax et Perenco, selon les syndicalistes qui estiment que la mobilisation a été suivie par 65% leurs adhérents.
Le trafic urbain a été fortement perturbé jusqu’en milieu d’après-midi, de nombreux taxis ayant participé à la grève, a confirmé à l’AFP un journaliste local présent sur place.
Un piquet de grève à la Bourse du travail a rassemblé 3.000 personnes selon les organisateurs et 1.000 selon le journaliste, qui a vu la police intervenir.
Le ministre du Pétrole présent ce lundi a Port Gentil « a promis d’être leur interprète auprès du gouvernement », a indiqué une source proche du ministre.
Les grèves n’épargnent pas la capitale Libreville où plusieurs secteurs dont la santé, les transports et les ramassages d’ordures sont touchés par des grèves totales.
Une grève générale tous les lundi pour protester contre la « vie chère » et la « violation des droits des travailleurs » a été lancée par la confédération syndicale Dynamique unitaire.
Par ailleurs, des arriérés de paiement pénalisent des entreprises comme la compagnie aérienne Afric-Aviation, qui a cessé depuis quelques jours ses vols intérieurs et vers Sao Tomé. « Nous ne sommes pas payés depuis trois mois », soupirait en fin de semaine dernière une salariée dans l’agence vide de Libreville.
La chute du prix du baril en 2014 a fortement touché ce pays pétrolier d’Afrique centrale de moins de 2 millions d’habitants qui a connu des élections présidentielles contestées en août 2016.