La Conférence des présidents de la coalition pour la nouvelle République, un regroupement d’acteurs politiques rangés derrière Jean Ping, a dénoncé le lundi 12 juin à Libreville une prétendue «manipulation de l’opinion nationale» par le quotidien L’Union.
Réunis dans le cadre de la conférence des présidents de la coalition pour la Nouvelle République, plusieurs acteurs politiques de l’opposition rejettent l’idée d’une reconnaissance au détour d’un cliché d’António Guterres avec Ali Bongo.
Jean Eyeghé Ndong, Moulengui Boukossou, Benoit Mouity Nzamba, Nathalie Zemo, Georges Bruno Ngoussi et Frederick Massavala Maboumba dénonce une manipulation de l’opinion par le journal L’Union.
En effet, dans sa parution du 8 juin, le quotidien L’Union a publié une photo d’Ali Bongo aux côtés d’António Guterres, le secrétaire général de l’Organisation des nations unies, assortie d’un titre évocateur : Rencontre Ali Bongo Ondimba-Antonio Guterres à l’Onu : La reconnaissance !
La conférence des présidents, qui s’exprimait par la voix de Frederick Massavala Maboumba, a battu en brèche l’idée d’une reconnaissance acquise. «Une simple photo, fut-elle prise aux côtés du secrétaire général de l’ONU, en marge d’une conférence technique sur les océans, ne vaut pas reconnaissance. D’autant plus que le SG de l’ONU a vocation à recevoir les personnalités de passage à New-York qui lui en font la demande», a-t-il commenté.
Pas besoin de se rendre à New-York pour être reconnu, a-t-il fait observer, ironisant sur une reconnaissance supposée qui serait intervenue neuf mois après l’élection. Pour lui, pas de doute, il s’agit d’un indicateur témoignant de «l’existence de graves problèmes non résolus».
Pour Massavala Maboumba, les indicateurs économiques sont au rouge. L’Etat est en faillite. La priorité, selon lui, devrait être à la «résolution de multiples revendications sociales, plutôt que servir à la recherche effrénée d’une légitimité impossible », a-t-il argumenté.
Visiblement indigné, comme ses pairs, par ce choix éditorial, l’opposant a plutôt suggéré au journal un angle d’analyse orienté sur le fait qu’ «un Chef d’Etat soi-disant, qui se fait régulièrement conspué par ses compatriotes». Une allusion à «l’accueil tumultueux que les résistants de New-York ont réservé à Ali Bongo et à sa délégation».
La conférence des présidents a par ailleurs signifié son indignation quant à l’immixtion du Gabon dans les affaires des pays du Golfe persique, où le Qatar, accusé de soutenir le terrorisme, a été condamné par le gouvernement gabonais qui s’est rangé derrière l’Arabie saoudite et ses alliés.
Auteur : Alain Mouanda